Résumons historiquement.  Dans la période moderne, la notion de souveraineté populaire est un héritage de la Révolution atlantique, soit la Révolution états-unienne (1775) et la Révolution française (1789).  Le pouvoir britannique refuse l’application du principe de la souveraineté populaire au Bas-Canada dans les années 1830.  Résistant, le peuple français d’ici retrouve cependant une assiette territoriale en 1867 avec une certaine autonomie politique.  Les pouvoirs limités dont il dispose, notamment les compétences en éducation et en santé, prennent toutefois une importance accrue et essentielle au fil du temps.  D’où l’invasion des compétences du Québec par l’État canadien avec son fameux « pouvoir de dépenser », résultat de son vol inconstitutionnel de la moitié de l’impôt sur le revenu. 

Après la Deuxième Guerre mondiale, les anciennes colonies acquièrent leur indépendance à travers le monde.  Daniel Johnson lance alors en 1965 son ultimatum « Égalité ou indépendance », l’année précédant son élection comme premier ministre du Québec.  Le principe fondamental onusien du « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes » est une nouvelle formulation de la souveraineté populaire.

Considérant la suite des évènements, surtout Octobre 70 ainsi que l’importation et la modification unilatérales de la Constitution canadienne en 1982, n’y a-t-il pas lieu de considérer que la dernière chance est passée depuis longtemps de modifier un régime politique devenu une prison collective et, pire, l’abattoir de notre identité ?

L’heure n’est-elle pas venue ?  Malgré les apparences, l’amanchure postnationale appelée le Canada est plus faible et chancelante que jamais.

L’indépendance, nous la voulons depuis deux siècles.

Il est temps d’accomplir la plus profonde aspiration de notre esprit national.

 

Le fanatisme de nombreux huguenots fauteurs de troubles à répétition fut la cause de l’interdiction royale de leur religion.  Ainsi, le royaume de France s’est assaini par l’exil volontaire du quart de la population protestante ; c’est-à-dire 1 % seulement de la population française totale.

Un État strictement neutre ou laïque est une illusion, puisque tous les peuples ont une histoire religieuse ou spirituelle.  L’État ne doit tolérer que les nouvelles religions pacifiques ou les anciennes religions assagies qui auront adopté les ajustements nécessaires ; ce sont ces derniers qui devraient constituer les « accommodements religieux » — contrairement à l’inversion actuelle de la responsabilité — afin de préserver la liberté de conscience.  Sinon, « la nature ayant horreur du vide », l’impérialisme conquérant d’une nouvelle religion hégémonique détruira la substance même du peuple, qui sombrera dans l’aliénation psychique.



Le même sort que celui de la religion huguenote devrait être réservé à toutes les religions ou tous les mouvements religieux qui sont complaisants quant à leurs éléments extrémistes ou criminogènes.  Sinon, on sombre dans le chaos social et politique comme celui affligeant la France actuelle, qui subit les assauts de l’islamisme harceleur.  Je ne peux que souhaiter à notre mère-patrie un sursaut salutaire qui devra aboutir à une purge, probablement une remigration.  Pour éviter la même situation désastreuse, le Québec doit impérativement se réveiller, devenir indépendant et mettre fin à l’immigration massive et aveugle.  Il faudra à la France un personnage de la trempe du roi Louis XIV ou du général Charles de Gaulle ; au Québec, du gouverneur Louis de Buade, comte de Frontenac.

L’histoire ne saurait être une simple randonnée nostalgique dans le passé pour compenser un présent insoutenable ; elle doit servir de ressort vers un avenir libéré et fécond.

Tout aussi cordialement,

Marc Labelle