Les orphelins de La Pinière ou pourquoi je ne voterai pas pour le PQ
15 mars 2014
En 2012, le Parti québécois était arrivé au troisième rang dans La Pinière, derrière le Parti libéral du Québec et la Coalition avenir Québec, recueillant 7448 votes, soit 17,85% des voix. Or, pour l’élection de 2014, le PQ a décidé de ne pas présenter de candidat dans ce comté pour laisser la voie libre à la candidate libérale indépendante Fatima Houda-Pepin.
À titre d’arguments invoqués par le PQ prône en tête de liste la position généralement favorable de Mme Houda-Pepin sur le projet de charte des valeurs, en particulier ses idées sur l’égalité hommes-femmes, sur la laïcité de l’État et sur la lutte à la montée de l’intégrisme musulman.
Dans une entrevue accordée à Sébastien Bovet, Bernard Drainville s’est montré on ne peut plus clair en déclarant que cette décision avait été mûrement réfléchie et qu’elle avait été prise en fonction de la position de la candidate fédéraliste sur le projet de loi 60.
Car, il faut bien l’admettre, c’est bien de cela qu’il s’agit. Le PQ fait le choix d’abandonner à leur sort quelque 7 500 souverainistes qui se retrouvent orphelins et qui n’ont d’autres choix que se tourner vers un tiers parti ou, pire encore, d’annuler leur vote. Une décision « stratégique » qui risque de démobiliser une bonne partie de cet électorat qui représente des voix importantes dans l’éventualité d’un référendum sur l’indépendance du Québec.
Et si nous envisagions un scénario dans lequel un candidat vedette s’était présenté dans La Pinière, croyez-vous que le PQ aurait opté pour une telle stratégie? À mon avis, poser la question, c’est y répondre.
Dans ces circonstances, devons-nous en arriver à la conclusion que les stratèges du PQ n’ont pas réussi à recruter un candidat bénéficiant d’autant de prestige que Mme Houda-Pepin et qu’ils se sont rabattus sur cette option? Là aussi, la réponse est évidente…
En 2012, la candidate libérale a obtenu une majorité de 19 331 voix sur son plus proche adversaire caquiste. En 2014, avec l’arrivée du candidat « vedette » Gaétan Barrette, j’ai l’impression qu’au fil d’arrivée l’avance de Mme Houda-Pepin risque de fondre au profit du candidat libéral ou que, dans le pire scénario, Gaétan Barrette soit élu.
De toute façon, dans un cas comme dans l’autre, le PQ se verra amputé d’une somme imposante de partisans qui se tourneront vers ON…Et surtout, qu’on ne vienne pas clamer par la suite qu’ils auront contribué à diviser le vote souverainiste!