Le Chef Picard et la partition
27 novembre 2015
@ l'auteur :
«Ce que le Chef Picard nous rappel et qu’Il faut comprendre, c’est que les directions politiques des nations autochtones (et Inuit) sont d’abord au service des intérêts de leurs nations respactives ( il est bien qu’il en soit ainsi).»
Appeler les peuples indigènes des nations (premières nations) est une appellation gratifiante adoptée par le Canada, une faveur symbolique pour brouiller les pistes quant au refus de l'égalité économique et sociale. À la rigueur, à la limite de l'acception, on peut parler de «nations» au sens ethnique du terme, c'est-à-dire qu'elles ne constituent en rien des nations politiques au sens plein appelées à diriger leur propre destinée de façon autonome. Voir le concept de nation défini par Ernest Renan et d'autres. D'ailleurs cette demande de partition du territoire du Québec, adressée au PQ, un parti qui n'a aucun pouvoir, n'est jamais revendiquée auprès du Canada, là où s'est toujours trouvé le pouvoir de partition en ce qui les concerne. Or, la partition, si on veut pousser la contradiction jusqu'au bout, elle existe déjà au Canada par le système ségrégationniste des réserves indiennes établies par les Anglais sur les décombres du régime français plus égalitaire, un modèle colonial exemplaire et sans égal dans les deux Amériques.
Ghislain Picard prend ses habits autochtones pour se faire le trouble fête fédéraliste. Pas surprenant, les chefs autochtones sont «achetés» par le fédéral de la même manière que les minorités canadiennes-françaises hors Québec le sont. Le PQ, après avoir tant combattu tout relent d'ethnicisme dans ses rangs pendant des années, combat piloté surtout par le BQ à la suite du référendum de 1995, serait-il prêt à concéder la partition de son territoire sur des bases strictement ethniques ?
Le débat est mal parti. Il ne peut être relancé que sur des bases nouvelles où prime l'égalité. Ce qui n'a jamais été le cas au Canada. L'élaboration d'une constitution québécoise est possiblement la seule façon de pouvoir commencer à traiter de cette question fondamentale de façon appropriée. Le fameux institut de recherche, dont l'accouchement apparaît pénible, pourrait contribuer utilement à alimenter la discussion sur les articles de la constitution, si cette institut n'est pas trop la chasse gardée d'une certaine élite qui a tout ratée. En tout état de cause, représentatif de son manque de sérieux traditionnel en ce qui concerne l'indépendance, le PQ, préférant la routine électoraliste|référendiste a toujours freiné le travail structurant et clarificateur que permettrait l'élaboration d'une constitution. Une fois connu notre propre plan général, le chef Picard pourra se positionner sur du concret et on pourra lui répondre clairement.