ONU: le Canada pour la glorification du nazisme?
1 février 2013
C’est triste, mais en dénonçant publiquement le vote scandaleux du Canada à l’ONU, en rappelant également ce qu’est le nazisme et pourquoi le Canada, les États-Unis et les Îles Marshall se couvrent de honte en votant, de facto, en faveur de la glorification du nazisme, je savais que j’allais m’attirer les foudres de ces quelques révisionnistes historiques nostalgiques du nazisme. C’est triste, parce que pour un texte qui met en lumière un côté extrêmement sombre de la diplomatie canadienne, tout en demandant ce qu’attendent nos élus souverainistes à Québec pour condamner ce vote honteux en notre nom, le débat ne volera pas bien haut, avec la poignée d’adorateurs du nazisme qui viennent ici déchirer leurs chemise parce que quelqu’un a osé dénoncer leur idéologie bien aimée, qui a pourtant amplement mérité de se retrouver aux poubelles de l’histoire.
Je vais commencer par vous rappeler ce passage de mon texte : « Le nazisme est une idéologie vile, évolution extrême du fascisme, qui croit en la supériorité d’une race sur toutes les autres, condamnées à servir la race supérieure, ou à mourir. Cette horreur fut tolérée jusqu’à un certain point par le capitalisme impérialiste occidental, qui voulait s’en servir pour détruire l’URSS sans avoir à se salir les mains. »
Donc, « Germain Le Gentil » (un beau pseudo, pour quelqu’un qui manque de courage) accuse le communisme de ne pas avoir le droit de critiquer le nazisme. Pour en convaincre les gens, Germain utilise une dose massive de révisionnisme historique. « 100 millions de morts » rien qu’en Russie et en Chine, c’est le chiffre le plus exagéré que j’ai lu de toute ma vie. Même le « livre noir du communisme » du menteur professionnel Stéphane Courtois, dénoncé par ses pairs pour son dogmatisme et sa tendance à gonfler les chiffres en « ajoutant des zéros à certains endroits », même ça, ça ne se rend pas au niveau d’exagération ridicule que vous venez d’atteindre, « Germain ».
Germain descend ensuite plusieurs niveaux plus bas, avec ce passage : « Hitler à côté de ça c’était un saint homme. 6 millions de juifs. Même si c’était vrai cette histoire, ça serait tout de même pas grand chose comparé... »
Vous voyez, Germain, il y a bien eu 6 millions de juifs tués dans des camps de concentration, tout comme des millions de communistes et d’opposants politiques d’Allemagne et de toute l’Europe, des millions de slaves (plus de 20 millions de soviétiques, que les révisionnistes ne se gênent pas pour mettre sur la faute du communisme), 1,5 million de Roms, 300 000 homosexuels, des dizaines de milliers d’handicapés mentaux allemands et je pourrais continuer encore longtemps. Le fait que vous remettiez en doute la nature meurtrière et profondément violente du nazisme, cela enlève toute trace de crédibilité dans vos propos.
Pour le reste, je ne suis pas stalinien, le mouvement communiste a compris depuis le temps, avec l’apprentissage de l’histoire, que Staline était un traître, qui a dissous les conseils populaires (les fameux soviets) pour accaparer tout le pouvoir pour lui-même, comme le Tsar avant la révolution. Lénine avait averti, sur son lit de mort, de se méfier de Staline. Ce conseil n’a pas été entendu et le régime stalinien hypocrite s’est installé. Même si je reconnais ses crimes, je constate également que le nombre de morts sous son régime a été grossièrement exagéré par la propagande occidentale victorieuse après le démantèlement de l’URSS. C’est quand même comique de constater que les révisionnistes nazis se couvrent encore plus de ridicule en faisant passer ces exagérations à un tout autre niveau.
Voici par contre un fait que personne ne saurait discuter : 5,4 millions de nazis et de fascistes ont lancé la plus grande attaque surprise de l’histoire, dans la nuit du 22 juin 1941, contre une URSS mal préparée. Malgré les victoires initiales et la massacre de 20 à 25 millions de citoyens et de militaires soviétiques, l’arrogante coalition fasciste s’y est cassé les dents. La raison ? Des aryens se croyant génétiquement supérieurs n’ont pas saisi toute la fierté et la confiance des citoyens soviétiques en l’idéal communiste d’égalité entre les humains. Aussi, il y a le fait que les braves russes ne se rendaient pas, contrairement aux militaires tchécoslovaques, belges et français, qui se sont rendus par centaines de milliers. La recherche d’un idéal moralement supérieur fondé sur l’égalité des hommes a vaincu la croyance en la supériorité d’une race sur toutes les autres, fondée sur l’esclavagisme, les meurtres de masses et la haine des peuples différends.
Le « désastre communiste en Russie », monsieur Germain ? Non. Ce désastre n'avait rien de communiste, ni même de soviétique (dissolution des soviets après l'accession de Staline au pouvoir et l'exil ou la mort de ses opposants parmi les intellectuels de la révolution de 1917). C'est ce qui arrive quand des peuples entiers confient une carte blanche pour la réalisation de leurs rêves à un seul individu assoiffé de pouvoir et persuadé de détenir la vérité absolue.