Le chemin de Damas d’Enrico Ciccone
22 février 2025
22 février 2025
Celles et ceux qui ont regardé la partie de hockey entre les joueurs du Canada et ceux des États-Unis le jeudi 20 février 2025 ont pu constater qu’il est possible de JOUER au hockey sans se battre comme des chiens de ruelle, et que le spectacle en valait beaucoup plus que celui d’un Roller Derby stupide ou d’une bataille de lutte à la Vladek «Killer» Kowalski.
L’agressivité, la robustesse, ce sont des réponses d’une libido détournée vers une imagination constructive au lieu d’être destructive.
Steeve Bégin a confirmé qu’il souhaitait blesser ses adversaires lorsqu’il les frappait ou engageait une bataille; souhaiter blesser l’adversaire, ça peut aussi dire souhaiter le tuer, car quand on blesse volontairement, personne ne peut présumer jusqu’où ira la blessure volontairement assénée.
«Peut-on croire qu’on peut être aussi intelligent et aussi stupide en même temps» a déclaré Alexis Klimov, philosophe et professeur à l’UQTR durant de nombreuses années. Oui, l’animal humain par sa testostérone est à la fois créatif, agressif, imaginatif, mais pas toujours conscient de sa bêtise qui ne cesse aussi de l’animer.
On se fixe des règles et on ne les respecte pas, en demandant à un arbitre de nous surveiller. Lors de la partie du 20 février 2025, il n’y a eu qu’une seule punition et elle fut décernée pour avoir fait trébucher; celles et ceux qui ont vu l’infraction peuvent témoigner qu’elle fut accidentelle!
Incroyable comment des agressifs reconnus peuvent devenir de doux agneaux… ou presque! Qui que nous soyons, femme comme homme, soyons conscient que nous avons toutes et tous ce potentiel d’agressivité en notre cerveau qui peut aussi s’appeler violence contre l’autre et même contre soi-même, mais qui peut être détourné vers autre chose plus pacifique et constructif.
"L’agressivité détournée", c’est le titre d’un petit volume d’Henri Laborit, chirurgien savant et philosophe; là on y découvre que l’animal humain est insatiable et que cette agressivité est le propre de notre race qui s’en est servi pour sauver l’espèce de sa disparition; mais qu’aujourd’hui, alors que notre sécurité de bête humaine a atteint des niveaux très élevés, la bête humaine continue par ses mécanismes fondamentaux, dont l’hypothalamus, le cerveau le plus ancien, le cerveau reptilien, à vouloir agir.
Mais il est possible de faire mieux que de détruire ou de tuer; il faudrait le rappeler à certains dirigeants.
Enrico Ciccone est exemplaire d’un humain qui a évolué et qui démontre qu’on peut contrôler soi-même son cerveau reptilien, et le faire produire des actions créatrices bonnes pour l’humanité. Oui, les mauvais peuvent jouer à devenir les bons à l’exemple d’Édouard Carpentier. Mais ça prend l’humilité d’apprendre que c’est aujourd’hui possible; la maturité doit être enseignée pour être atteinte. Plus besoin de tuer l’autre ou le blesser pour s’amuser tous ensemble. La guerre ou la paix? Il faut choisir.
François Champoux, Trois-Rivières