André Pratte et moi, à une autre époque
1 décembre 2010
À "L'engagé":
Par ton commentaire, tu me fournis le prétexte pour ajouter cet autre texte que j'ai écris plus récemment, dans la même veine:
"VOTEZ POUR LE PIRE JOURNALISTE", sur LA CLIQUE DU PLATEAU
" Il reste vrai que la plupart de nos journaux sont un gros gaspillage de papier et de FORÊTS au nom de la PUB et de l’EGO.
Je suis un simple journaliste, et je suis passé par La Presse dans les années 90, où j’ai côtoyé les Foglia, Petrowski, Ouimet, Pratte (quand il était encore PLUS minus qu’aujourd’hui).
À ce jeune âge, je me demandais si j'étais jaloux d'eux. Mais je suis certain de ne pas être jaloux des nombreuses scènes de léchage d’anus que j’ai vues dans la salle de rédaction de La Presse.
Plusieurs chroniqueurs ne voudraient pas admettre qu’ils ne sont souvent que des prétextes pour ce qui est vraiment important: LES PAGES DE PUB (à 15 000$ chacune?)
Michèle Ouimet par exemple. J’ai rêvé moi aussi de parcourir le monde pour écrire des topos. J’ai effectivement parcouru le monde et écrit quelques topos, mais rien de comparable à elle. Meilleur exemple encore: Patrick Brown de la télé CBC-RC. Il me renverse (et me rend jaloux?) dans sa capacité d’être présent partout, dans des situations difficiles, et de faire un bon travail en plus.
Ce genre de travail n’est pas donné à tous. Il faut vraiment être fait fort physiquement ET moralement, parfois même désenbilisé (et avoir un gros ego peut aussi être utile.) Or, je n’ai pas ces caractéristiques; je l’ai vérifié en voyageant en Afrique.
Une chose est sûre: le narcissisme est répandu chez les journalistes, les "m’as-tu-lu-j’étais-là-je-suis-important". Une plaie. Je le sais, j’ai déjà été comme ça. Au-dessus de mes affaires.
Cette façon faussement détachée de dire « Ouais, quand j’ai couvert la famine en Afrique en 2002… » (Ouimet) a un quelque chose de prétentieux. Comme si c’était ELLE qui avait couvert la chose, comme si ELLE avait eu l’Afrique entre ses mains et nous l’avait livrée emballée, comme si on lui devait à ELLE d’avoir appris « la vérité ». C’est répandu chez nombre de journalistes. Or, la vérité ne se possède pas, on ne peut que la chercher.
C’est pour ça que ce genre de journaliste va se pitcher partout sur la Terre où ça chie dans le ventilo. Attirer l’attention, avoir l’air courageux alors qu’on est présomptueux à la limite de l’inconscience. Avoir l’impression de faire une différence alors que la vraie gratification est de plaire à son ego.
D'ailleurs, je revois encore l’ambitieuse Céline Galipeau en Haïti en janvier dernier, dans la rue, tout excitée de croiser Jesse Jackson qui passait par là et d’enregistrer quelques-uns de ses précieux mots. Pendant un moment, elle a perdu de sa majesté. Elle avait l’air d’une écolière qui mouille sa culotte. Hors de l'asceptisation des studios, le vrai ressort.
Revenant à Michèle, cette façon faussement nonchalante de dire en entrevue « Ouais, les pastilles pour purifier l’eau, j’étais contente de les avoir en Afghanistan… » (et au Rwanda, et en Haïti..) « J’ai eu du trouble… » Heille, t’es en zone de guerre, chose! Ce faux détachement, ce faux-blasé est très agaçant.
Beaucoup de gaspillage de papier, donc, de billets d’avion et de toutes sortes d’autres argents, pour publier plus de publicités pleines pages.
Une chance qu’on a L’Aut’Journal, et même Mauvais Oeil (.com)…
PS: J'anticipe les répliques du genre « Pourquoi tu lis tel journal si tu détestes tellement? » C’est comme le classique: « Si tu n’aimes pas ça, change de poste » (et ferme ta gueule!)