Non à une Constitution péquiste!
16 août 2010
Madame Fortin,
Vous me permettrez d’utiliser ce subterfuge pour répondre à votre commentaire concernant ma réplique à M. Barberis-Gervais. Vous me demandez « à quand un texte de moi sur l’urgente nécessité d’une constitution républicaine d'un pays libre et français AVANT toute consultation référendaire et ce sans égards à Ottawa et même sans égards aux politiciens professionnels ? Une Constitution pour le peuple et par le peuple ? »
Lorsque j’ai d’abord lu votre texte intitulé « Non à une Constitution péquiste ! », j’ai pensé vous répondre, puis je me suis ravisé en me disant que je risquais de vous vexer. Mais comme maintenant vous m’interpellez directement, je passe outre à mes scrupules. Le fait est que j’ai publié sur Vigile un texte à cet effet le 29 avril de cette année. Je vous en cite un extrait :
« Il se trouve ensuite que, même dans le cadre constitutionnel actuel, nous avons déjà le pouvoir de nous doter de notre propre Constitution. Il faut donc emprunter ce chemin qui nous est déjà ouvert pour amorcer le processus qui nous amènera à une indépendance pleine et entière. »
« Pour cela, point n’est besoin d’attendre le bon vouloir du gouvernement actuel, ni même de celui qui est appelé à lui succéder. Il suffit de réunir une « assemblée constituante » et que celle-ci élabore un projet de Constitution qui devra le moment venu être soumis au vote de la population par un gouvernement qui acceptera de le faire (un gouvernement péquiste ? Un gouvernement solidaire ? Une coalition des deux ? Une coalition plus large ? Autant de questions qui trouveront leur réponse le moment venu). »
« Au fond, une telle démarche s’apparente un peu à la convocation d’états généraux, comme ceux qui avaient été tenus dans les années 1960 (voir à ce sujet, entre autres,http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89tats_g%C3%A9n%C3%A9raux_du_Canada_fran%C3%A7ais). On notera tout particulièrement cette phrase : « Les Assises nationales de 1969 constituent la dernière réunion des États généraux du Canada français. Elles se tiennent du 5 au 9 mars à l’hôtel Reine Élisabeth. Les délégués adoptent entre autres une résolution portant sur la tenue d’une assemblée constituante pour la rédaction d’une constitution québécoise. »
« Il serait intéressant de s’interroger sur les raisons pour lesquelles aucune suite ne fut donnée à cette résolution. Mais si l’éclairage historique pourrait nous apprendre certaines choses, il ne changera rien au fait qu’il faut maintenant reprendre la démarche là où elle a été abandonnée il y a quarante ans, les autres approches n’ayant pas donné de résultats. » (Voir http://www.vigile.net/Independance-Passer-a-l-action ).
Si vous vous donnez la peine de lire mes autres textes sur le même sujet, vous risquez de découvrir que nous avons en commun bien davantage que ce que vous pouvez penser.
Richard Le Hir