Lors de l’élection du 5 novembre aux États-Unis, Donald J Trump a recueilli les suffrages de 76 057 063 électeurs, soit 50,2% du vote populaire. Des chiffres révélateurs qui démontrent sans l’ombre d’un doute la popularité du Républicain, et cela nonobstant ses condamnations au criminel, ses nombreuses allusions misogynes durant la campagne et ses flèches empoisonnées envers les immigrants qualifiés d’«ennemis intérieurs».
Le Robert définit le charisme comme étant la «qualité d'une personnalité qui a le don de plaire, de s'imposer, dans la vie publique». Partant de cette définition et des résultats sans équivoque de Donald Trump à l’élection présidentielle américaine, force est de constater que le Grand orange dégage un charisme exceptionnel. Le corps droit, le pas quasi militaire, toujours bien mis, l’éternelle cravate rouge, le poing fermé vers le haut en guise de combat, il suscite, à toutes ces arrivées sur scène lors des rassemblements, l’exaltation de ses milliers de partisans qui se sont déplacés pour l’acclamer et vibrer au message d’espoir qu’il livre avec force à ses admirateurs qui le considèrent comme leur sauveur. Que l’on soit pour ou contre le discours vindicatif, voire acerbe de Trump, un fait est certain, il ne laisse personne indifférent, l’important étant que l’on parle de lui en bien ou en mal. Et, contre vents et marées, cela fonctionne.
À sa façon, Donald Trump incarne un phénomène médiatique hors norme, un homme politique souvent hargneux mais toujours populiste, de là son appui inconditionnel de la classe ouvrière en opposition au parti démocrate de réputation davantage élitiste. Le 5 novembre 2024, le peuple a non seulement voté pour le changement mais surtout pour le charisme de Donald Trump qui a su, envers et contre tous, se mériter la confiance d’une majorité d’Américains.
Le «mâle alpha», un cri de détresse?
Dans la foulée du masculinisme vindicatif qui se répand à vitesse grand V sur les médias sociaux et traditionnels, n’y aurait-il pas lieu de remonter dans un temps pas si lointain où l’homme incarnait le bon pourvoyeur et occupait les postes-clés dans la société, et la femme était cantonnée à la maison dans son rôle de mère reproductrice ou travaillait à des tâches considérées socialement comme de moindre importance?
Puis, dans la montée du mouvement féministe qui a vu les femmes entreprendre des études supérieures, elles ont peu à peu, sous le regard stupéfait des hommes, gravi progressivement l’échelle sociale en s’accaparant de postes traditionnellement réservés aux hommes. Il n’en fallait pas davantage pour que des hommes perdent leurs repères traditionnels, notamment les représentants de l’autorité au travail comme à la maison.
À mon avis, la montée du masculinisme «alpha» représente le retour du balancier. Dans un monde où il a perdu sa «virilité», sa domination sur la femme, l’homme s’est replié implacablement sur sa force physique et son attrait pour la richesse matérielle, si bien que l’homme «alpha» lui a permis de récupérer les atouts qui l’ont toujours caractérisé par le passé, notamment son emprise sur la gente féminine.
Dans un tel contexte, je suis d’avis que la montée de ce type de masculinisme laisse entrevoir, sous des apparences de virilité, un cri de détresse de la part de l’homme alpha...à son propre insu.Tant et aussi longtemps que des hommes ne reconnaîtront pas l’égalité des sexes, remonteront en surface des comportements transcendants envers la femme. Pour l’instant, nous devons prendre acte de ce mouvement «alpha», et établir le dialogue avec ces hommes dans une perspective mettant de l’avant la saine complémentarité des sexes.
https://www.journaldequebec.com/2024/11/14/masculinistes-et-feministes-dun-exces-a-lautre
Henri Marineau, Québec
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