Le Québécois, cet Autre

1 novembre 2009


M. Duranleau,

Merci pour votre lecture.

Ne somme nous pas en train de couper les cheveux en quatre? D'abord, j'ai utilisé l'adjectif "franco-québécois" car je m'apprêtais à parler des francophones du Canada anglais et des États-Unis, et c'est le terme, imparfait comme tous, qui m'a semblé le moins innaproprié pour désigner à la fois eux et nous. J'ai voulu donc, au contraire, ne pas diluer l'appellation de notre nationalité dans ce terme démolinguistique, "frrrrrancophone", qui représente une "communauté linguistique" (non une nation), concept parfaitement trudeauiste. Mon "franco-québécois" incluait tout Canadien français hors Québec et tout immigrant québécois ne serait-ce que modérément intégré. ...les cheveux en quatre, vous dis-je.

Ensuite, je crois que notre erreur est parfois de prendre nos désirs pour des réalités. Le fait est que un groupe homogène faisant partie de nos concitoyens (les anglophones) refuse l'existence de la nation québécoise. Aussi, et surtout, la légitimité de cette nation n'a pas d'assise formelle, telle qu'une reconaissance internationale. Si l'on se borne à se faire croire que la nation québécoise existe déjà pleinement, à quoi bon faire l'indépendance? La légitimité de la nation québécoise n'est manifestement pas une vérité évidente en soit, à la face du monde. C'est à nous d'établir la légitimité.