Cinq considérations à ne jamais oublier quand on parle de laïcité au Québec
4 octobre 2013
La neutralité de l'État implique, en principe et par définition, qu'elle ne préfère aucune religion ou philosophie. Le fait de chercher à retirer le financement public à toute les écoles confessionnelles n'est pas neutre du tout, au contraire, il s'agit plutôt d'un choix arbitraire, aussi arbitraire que celui d'imposer une religion ou une philosophie.
Être neutre, c'est accepter de représenter tous les membres de la société sur les principes qui fondent nos lois: la vie humaine est la source du droit, ainsi la protection de la vie est nécessaire pour l'établissement de la société; les personnes ont une valeur intrinsèque par le seul fait de leur humanité. Le reste est naturel, en théorie, car les différentes croyances ne devraient pas créer des classes d'humains qui seraient traités différemment. La répartition des richesses ne devrait pas privilégier une croyance plutôt qu'une autre, puisqu'on ne traiterait pas les gens d'une manière neutre...
Second point, il semble toujours urgent d'agir contre quelque chose qui nous menace. Chaque fois qu'il y a un projet de loi en vue qui touche un aspect moral ou d'organisation sociale, c'est super urgent d'agir avant que la fin du monde arrive. Ça veut dire que l'expression de ladite neutralité devrait passer nécessairement par peu de débats, en faisant la course pour éviter qu'un autre ne fasse différemment avant que le gouvernement ne tombe? Je crois au contraire qu'une loi qui naît dans la précipitation et dans le tumulte ne saurait être une bonne loi, puisque, n'ayant pas été pensée dans un esprit de consensus, elle ne saurait être acceptée comme faisant autorité par une grande partie de la population.
L'État est au service de la société des personnes, non pas l'inverse, il faut s'en rappeler. Il doit codifier des principes et des lois sur une base la plus consensuelle possible, et non pas imposer des idées arbitraires comme dans le colonialisme dont nous sommes issus...