Nous ne sommes pas dupes
9 décembre 2014
Mais Duplessis n’avait surement jamais appréhendé les
germes de la Révolution tranquille qui sommeillaient malgré son
despotisme centralisateur.
Duplessis n’était pas Ceaucescu. La Révolution Tranquille lui est redevable d'avoir bien préparé le terrain. Dans l'entre-guerre, les trusts du ciment et de l'électricité nous saignaient financièrement. Phillipe Hamel de l'Action Libérale avait rejoint son parti pour promouvoir la nationalisation complète des trusts. Duplessis avait réalisé que les emprunts massifs asservissaient financièrement pour ensuite brader les ressources nationales. Il voulait les éviter. Si les Libéraux ont créé Hydro-Québec en nationalisant la Montreal Light, Heat & Power, c'était d'abord pour pour soutenir l'effort de guerre d'une industrie qui dépendait tant de l'électricité. Bâtir l'équivalent de la Tennessee Valley Authority dans le bassin du Saint-Laurent. Sauf que ce projet nécessitait trop de fonds qui hypothèquerait la province envers les Crown Agents dans le syndicat financier.
Les Confessions d'un assassin financier - John Perkins
https://www.youtube.com/watch?v=3wszOnyMr1M
https://www.youtube.com/watch?v=fAU7BerV9PA
John Perkins "Confessions of an Economic Hitman" Extended Interview 2008
https://www.youtube.com/watch?v=aqIHKWd9rSc
Duplessis connaissait le rôle de la Monnaie dans la souveraineté d'une nation. Il a bien connu Un homme et son péché de Claude-Henri Grignon et les idées populistes de l'époque se sont transposées en 2006 dans le documentaire L'Argent Dette de Paul Grignon.
https://www.youtube.com/watch?v=z1e5oy9WLH4
La province ne pouvant émettre sa monnaie n'est pas souveraine. Elle ne peut que taxer ou emprunter. Les obligations d'emprunt font l'usure et la dépossession graduelle. C'est pour cette raison que Duplessis a forcé Ottawa pour obtenir l'impôt provincial indépendamment de l'impôt fédéral.
Si on suivait le programme libéral de l'époque, l'électricité nationalisés serait au profit des villes et des industries. Duplessis a plutôt cherché l'électrification des campagnes pour en faire bénéficier les agriculteurs. De même, les écoles de campagne se sont multipliés sous son égide.
Ainsi la jeunesse canadienne pouvait étudier le soir et sortir de son ignorance pour progresser. Avec une trésorerie en santé, les germes de la Révolution Tranquille étaient plantés dans les années 50.
C'est bizarre qu'il soit tant démonisé. Il est mort en service et endetté. La vénalité personnelle ne devait être celle représentée par le feuilleton Duplessis de 1978. Son successeur Paul Sauvé avait la réputation de ne pas se laisser intimider. Il est mort en service a sa résidence de Saint-Eustache officiellement d'une crise du cœur. J'ai entendu une rumeur que c'était un coup de fusil. Rien de tel sur Internet.
Jean Lesage a profité des surplus de l'Union Nationale pour lancer les diverses organes de développement. Il a complété la nationalisation de l'électricité sans se faire renverser. Sans doute que cela allait avec les intérêts de Washington (ou de Wall Street). Il aurait participé à la conférence Bilderberg de 1965. Est-ce que Hydro-Québec faisait partie d'une stratégie américaine plus large ? Le 21 novembre 1962, le trio formé de Roland Giroux, Jacques Parizeau et Michel Bélanger se rend à New York pour savoir si le Québec pourra emprunter la somme nécessaire à l'achat de la Shawinigan Water and Power. L'affaire se règle en une demi-heure en dépit de la somme colossale alors que l'Amérique s'enfonce dans le bourbier du Vietnam. Je suis d'avis que le personnage occulté Thomas Williams Kieran a dû jouer un rôle dans la préparation.
Daniel Johnson avait attisé l'ire de Bay Street avec son slogan «Egalité ou Indépendance!» et ses relation avec Charles DeGaulle. Au point que Paul Desmarais fut dépêché à son hôpital d'Hawaï pour le secouer alors qu'il se faisait traiter pour le coeur. À la conférence de presse, avant de se rendre à la Manic 5 pour l’inauguration du barrage, le premier ministre du Québec, Daniel Johnson ajoutait : « Je vais aller mourir, debout, en haut ». Et il est mort effectivement là-bas dans son sommeil. Un songe prémonitoire. Il devait tenir tête à une puissance occulte et se sentait menacé.
Le fédéraliste Jean Drapeau avec ses constructions grandioses qui provoquent la surchauffe économique à Montréal. Son stade représente un vrai cadeau à la Mafia avec les détournement de camions de ciment.
Le béton a coulé, ainsi que les finances québécoises. Robert Bourassa, issu du sérail de Simard-Beaudry, enrichit l'industrie du béton et du ciment, ainsi que de l'asphalte. Son trésorier fut à l'époque Tommy D’Errico de Beaver Asphalte à Montréal-Nord.
Les jobs pouvaient pleuvoir, mais l'immigration italien en a beaucoup profité tandis que la Révolution Tranquille se mute peu à peu en Dépossession Tranquille. Les déficits sont devenus structurels. Lucien Bouchard pouvait être sincère quand il affirmait sa honte devant le syndicat financier de New York, mais son remède de cheval casse l'État et engendre ses propres coût. Charest et sa réingénérie n'a pas volé haut. Il a plutôt organisé le pillage de l'État avec ses amis de la Mafia et du reste du milieu corporatif. Jusqu'aux garderies qui ont fait l'objet des magouilles. La Commission Charbonneau ne regarde que le milieu de la Construction. La surfacturation est pourtant répandue à un grand nombre de fournisseurs de services à l'État. La sous-traitance au privé écrème notre état. S'il faut couper, c'est dans cette sous-traitance.
Le maire Yves Ryan était allergiques aux grosses dépenses, ce qui contribuait à l'ennui dans Montréal-Nord. Il frayait néanmoins avec les grosses pointures comme Tommy D'Errico. Peut-être qu'il savait quelque chose ? Sa maison personnelle n'était pas cossue du tout. Rien d'un Zampino. Je me permets de l'apprécier à ce titre.
C'est aussi pourquoi j'apprécie beaucoup Maurice DuPlessis. Le minerai bradé pouvait être la condition de sa survie, mais c'est un Québec assaini qu'il nous a légué. S'il n'était pas mort sur la frontière qu'il contestait, qu'aurait été la tournure de l'Histoire et de la question du Labrador ?
Le Canada a annexé Terre-Neuve en 1949 et Smallwood a bradé pour 20 ans les ressources du Labrador au consortium britannique BRINCO formé en 1953 et dont brillaient les intérêts des Familles Rothschild et Oppenheimer. Un bail de 99 ans fut accordé à la BRINCo pour exploiter le bassin hydrographique de la rivière Hamilton (rebaptisée Churchill).
Le concept initial des installations de Churchill Falls est produit par l'ingénieur Wilfred Thibaudeau de la Commission des Eaux Courantes du Québec en 1915 (le plateau du Labrador était alors de juridiction québécoise). Il fut validé en 1947 par le commandant G.H. Desbarats de la Marine Royale Canadienne prêté au gouvernement de Terre-Neuve.
La rentabilité de la chute Hamilton passait par une vente au Québec qui développait ses ressources minières de la Côte-Nord. Duplessis refusait d'envisager tout accord qui reconnaîtrait implicitement une frontière établie par le Conseil Privé. Il a privilégié le développement des installations sur la rivière des Betsiamites.
L'établissement de la Commission Hydroélectrique du Québec en 1945 a bloqué les nouveaux octrois d'exploitation des rivières. La Shawinigan Power & Light ne pouvait plus développer au-delà des octrois d'exploitation déjà acquis. Pour poursuivre sa croissance, il lui restait deux avenues : produire l'électricité autrement par combustion ou par le nucléaire; ou produire son électricité en dehors de la province. La centrale thermique au mazout de Tracy fut construite à la veille de la nationalisation de 1962. Dès 1955, la BRINCO approche l'anglo-saxon Robert J. Beaumont à la tête de la Shawinigan Power and Light pour pour former un consortium exploitant l'hydro-électricité de la chute Hamilton. Ils s'entendent en 1958 et la Shawinigan Power and Light prend une participation de 20% dans la CF(L)Co. Québec va hériter de cette participation en 1962, ce qui nuit à sa politique de non-intéressement pour cause de mésentente frontalière. Bref, le profit fait à Churchill Falls a pour prix une reconnaissance implicite de la cession du Labrador. Peut-on juger mal Duplessis là-dessus?
Maintenant, nous n'avons plus nous-mêmes les capitaux pour développer les ressources du Grand Nord. Couillard va-t-il faire un Joey Smallwood de lui-même et faire une grande braderie ? Ou vaut-il mieux laisser dormir ces ressources le temps de se restructurer financièrement? Présentement, les puissances financières de ce monde s'intéressent à notre joyau, Hydro-Québec.
En nous enfonçant dans la dèche, elles vont l'acquérir. Ce qui pourrait particulièrement intéresser RioTinto (intérêts rothschildiens) qui hérite déjà des octrois non-nationalisés de l'Alcan et qui possède des intérêts miniers dans le Labrador et le Grand Nord, ainsi que la grappe industriel de QIT à Sorel.