Copenhague, tout est permis pourvu que ça rapporte!
19 décembre 2009
M. Morin soulève la question d’un capitalisme renouvelé, mieux réglementé, qui relèverait une autre fois le défi du socialisme dont l’échec est encore bien vivant. « Doit-on changer le système capitaliste ? Y a-t-il une autre alternative ? Pendant 70 ans, le socialisme soviétique a tenté de détrôner le capitalisme occidental et spécialement nord-américain. Ce système socialiste n’a pas su s’autoréguler à temps et a implosé. » Le diagnostique que fait l’auteur d’un capitalisme déréglementé et sauvage conduit à deux constats : le premier est que le capitalisme par sa nature même trouve pleinement sa vie dans la déréglementation ; le second, conséquence directe du premier, est qu’à partir du moment où l’État intervient pour le réglementer, il y perd de lui-même.
J’aurais aimé que M. Morin aborde ce qu’on nomme en Amérique Latine, le socialisme du XXIème siècle dont la principale caractéristique est que l’ensemble des activités économiques, sociales, politiques et culturelles ainsi que les outils qui leurs sont rattachés servent prioritairement le BIEN COMMUN. Il n’est pas question, dans ce socialisme, de mettre fin à tout ce qui est privé dans les secteurs économiques, mais de subordonner les intérêts privés aux intérêts de la collectivité. L’État, en qui la population et les organismes sociaux ont droit de parole et d’action (démocratie participative), est l’instance toute désignée pour arbitrer cette subordination. Le jour où les entreprises, qu’elles soient financières, entrepreneuriales ou de toute autre nature, accepteront de subordonner leurs activités aux priorités du Bien Commun dont l’État a la responsabilité constitutionnelle, le capitalisme et le socialisme du XXIème siècle deviendront deux mots signifiant une même réalité. Le capitalisme domestiqué, humanisé dont parle l’auteur et le socialisme du XXIème siècle deviennent, dans cette perspective, deux grands alliés au service du BIEN COMMUN de la collectivité. Lorsque les intérêts des oligarchies s’ajusteront aux intérêts des peuples, les discussions entre capitalisme et socialisme deviendront quelque peu dilettantes. En 2008, j’avais suivi les interventions des Présidents de l’Amérique du Sud à l’Assemblée générale des Nations Unies. J’avais écrit, à l’époque, mes réflexions et commentaires. Dans le contexte des propos de M. Morin, elles gardent toute leur actualité.
http://humanisme.blogspot.com/2008/09/semaine-du-21-au-26-septembre.html