Sommes-nous imbéciles ? Les conditions gagnantes sont là!
4 janvier 2010
Bonjour Caroline,
Je lis votre tribune avec le plus grand intérêt. Vous soulevez des questions que nous nous sommes tous posées à un moment ou un autre.
Toutefois, les conditions gagnantes auxquelles vous faites allusion sont en fait déplorables car elles ont trait à la corruption à Ottawa et à Québec. Par quel miracle croyez-vous que le Québec réussirait-il à se libérer de la corruption en accédant à son indépendance? Dans l’histoire, les gouvernements corrompus se sont autant succédé à Ottawa qu’à Québec.
Or, ne faudrait-il pas d’abord créer l'Homme québécois nouveau avant de songer à bâtir le Québec de demain? Pourquoi pensez-vous que le communisme n’a pas réussi à survivre comme idéologie? Tant que l’homme sera égoïste, pourra-t-il aspirer à un monde meilleur? Pour employer un exemple contemporain, il serait naïf de croire qu’en se débarrassant des Talibans, l’Afghanistan serait à l’abri de régimes tyranniques corrompus à jamais.
Pourquoi les Québécois croient-ils que l’indépendance viendra régler tous leurs problèmes comme par enchantement? Ne croyez-vous pas qu’il existe des profiteurs qui affichent la bannière souverainiste ou fédéraliste quand cela fait leur affaire? Et bien, il y en aura toujours…
Ce qui me chicotte avec le projet souverainiste, c’est qu’aucun de ses artisans n’ait su nous expliquer clairement dans quoi les Québécois s’embarqueraient et dans quelle mesure leur vie s’améliorerait. Ainsi, c’est comme si l’on nous demandait de signer un chèque en blanc sans nous garantir de contrepartie ou de partir en voyage sans nous annoncer la destination. Tant et aussi longtemps qu’on n’aura pas élaboré de plan réaliste, le projet souverainiste restera une élucubration idéologique. J’abonde dans le sens de M. Turcotte à ce sujet.
Pour ce qui est du reste du Canada, il tombe dans un multiculturalisme anonyme et anodin. On dirait qu’on cherche à effacer son passé pour redessiner un nouveau portrait resplendissant. Il est difficile de concevoir la place qu’occupe le français au Canada et pour combien de temps encore. J’ai de la peine à voir comment un francophone pourrait se retrouver dans ce melting-pot où toute identité culturelle est reléguée aux oubliettes. De ce fait, j’ai l’impression qu’on a déjà oublié d’où sont venus les Canadiens français et, par ricochet, pourquoi le français et l’une des deux langues officielles du Canada.