Un discours franchement et farouchement indépendantiste
12 novembre 2013
Merci, madame Marois, pour cette belle envolée oratoire en faveur de notre indépendance. Si vous l'aviez fait pendant la dernière campagne électorale, vous n'auriez probablement pas été en position minoritaire et on serait en affaires.
Pour que les Québécois appuient l'indépendance et la perçoivent comme nécessaire, il aurait fallu que votre parti se comporte en conséquence lors de l'élection du 4 septembre 2012 en l'offrant directement au peuple, comme il aurait dû le faire également le 8 décembre 2008, plutôt que de répéter l'erreur de Lucien Bouchard lors de l'élection de 1998 qui a fait le jeu du Canada de Jean Chrétien.
Quand on considère l'indépendance incontournable pour régler les problèmes de la société québécoise de manière efficace et récurrente, solliciter un simple mandat pour gouverner la province de Québec constitue une contradiction à notre argumentaire. Ce n'est pas en tentant vainement de réaliser la quadrature du cercle avec le peu de moyens que nous laisse le fédéral que nous ferons preuve de cohérence et nous donnerons de la crédibilité devant les électeurs sceptiques. Ce ne sera pas avant qu'on ait le courage d'assumer notre option devant la population que celle-ci acceptera de nous donner le mandat de la réaliser.
À moins que vous ne comptiez que sur la conjoncture politique pour annoncer vos intentions, il vous faudrait effectivement un mandat majoritaire. Mais on ne bâtit pas un pays sur le mensonge ou l'improvisation. Jamais les Québécois n'accepterons de devenir un pays par la porte arrière ou dans la honte de l'image qu'on leur fera porter. Autrement, nous en sommes encore aux incantations des "conditions gagnantes" et à la politique des lamentations devant Ottawa.
Combien d'autres partis devrons nous encore créer pour vous faire enfin comprendre que nous ne gagnerons rien en écartant notre option dès qu'il est question de politique d'État? Combien d'autres défaites faudra-t-il encore au Parti québécois? Jusqu'à quand laisserez-vous les libéraux saboter notre État national et nous affaiblir avant de vous réveiller?