Le Parti Québécois doit redevenir une coalition
11 avril 2014
Élections printemps 2014. Quand on pense que même dans le bastion indépendantiste de Taillon, l'ancien compté de René Lévesque lui-même, dans lequel je vis depuis 1980, le PQ ne l'a emporté de justesse sur les Libéraux qu'avec 887 voix... alors que QS fait un beau 11,5 % du vote, presque autant que sur le Plateau... si le message n'est pas assez clair, il ne le sera jamais!
C'est la faute à Bouchard le conservateur fédéral qui a fait basculer le PQ à droite toute alors qu'il fallait garder le cap sur le centre gauche authentique et laisser PLQ et CAQ s'entredéchirer carrément à droite. Le PQ doit arrêter d'avoir honte de son article 1 et nous proposer un vrai projet de pays dans toutes ses dimensions au lieu de nous demander carte blanche au lendemain d'un référendum perdant d'avance à l'aveuglette. Il y a d'autres manières d'accéder à l'indépendance qu'un maudit référendum dont personne ne veut plus.
Lisée erre donc un peu sur l'interprétation à donner aux deux points de pourcentage supplémentaire (de 6 à 8%) que QS a été chercher. Non, ils ne viennent pas tous de ON. En fait, d'après la boussole électorale, les électeurs de ON, QS et du PQ partagent au moins 70 % de leurs valeurs très profondes qui se situent nettemment au centre gauche et non pas du tout à droite toute comme depuis ce virage stupide pris sous Bouchard le conservateur transfuge du fédéral.
Répétons-le, dans mon comté de Taillon, bastion indépendandiste de René Levesque, la PQ ne l'a emporté que par 887 voix sur les Libéraux. Raison pour laquelle, je présume, Malavoy a laissé la place à la présidente de la corportation des pharmaciens. Il y a 11,5 % de solidaires dans Taillon, soit environ autant que sur le Plateau.
Il va donc falloir que le PQ renoue avec ses racines et contribue à réinventer à la source la tradition social-démocrate qui a mordu la poussière partout en Europe après avoir tombé dans le panneau du droitisme électoraliste croyant pouvoir contrebalancer ainsi les anarcho-capitalistes mondialistes qui ont mis au fond de leur poche les conservateurs traditionnels sans lesquels les Libertariens de Harper, entre autres, n'auraient jamais pu prendre le contrôle du Canada pour le dénaturer sur tous les plans.
Voilà pourquoi le PQ erre complètement en flirtant avec les populistes de droite de la CAQ, des conservateurs traditionnalistes. Il devrait plutôt laisser PLQ et CAQ s'entredéchirer carrément à droite et reprendre le flambeau, haut et fort, de la nouvelle gauche éclairée, écologique et altermondialiste d'où est en train d'émerger l'élite de l'avenir.
Je crois que c'est la meilleure stratégie afin de réveiller sur le long terme - le chantier d'un pays à bâtir! - le sens des valeurs traditionnelles des conservateurs qui ont été envoûtés par le chant de sirène des extrémistes de droite qui prêchent les baisses d'impôts généralisées et la refonte de l'État sur le modèle d'une simple entreprise de services réduits au minimum alors qu'en fait ils ont livré les classes moyennes occidentales aux transnationales apatrides qui les réduisent au chômage structurel de plus en plus.
À preuve: leurs revenus réels n'ont pas augmenté depuis plus de 30 ans tandis que la classe des 1% ont accaparé entre-temps toute la création de richesse qu'ils s'amusent à jouer au casino de la bourse au lieu de réinvestir et de créer des emplois de qualité. Il y a longtemps que la richesse ne percole plus de haut en bas de l'échelle sociale.
Ne cherchez pas plus loin la déconfiture totale partout en Occident de tous les partis jadis sociaux-démocrates tels que le PQ qui ont renié leurs valeurs fondatrices dans le seul but de converser le pouvoir dans la corruption et la collusion. Soit le PQ se réinvente et ressuscite, soit QS prend le relais à la suite de sa disparition méritée comme ce fut le cas à une certaine époque de l'Union nationale parce qu'elle rejetait la nécessité historique de la révolution tranquille.