Art-Peur et la « Chasse aux artistes », par Robert Lepage
13 septembre 2008
Celui là on le trouve dans Canoe... Luc A.
De la petite politique
Nathalie Elgrably
Journal de Québec
2008 09 13
C'est fait, nous sommes en campagne électorale. Au cours des prochaines semaines, les chefs politiques s'efforceront de nous convaincre de leur sincérité, de leur dévouement et de leur engagement à servir la société. Or, la confiance ne se mendie pas, elle se mérite ! Et le seul moyen d'y arriver, c'est en restant fidèle à ses convictions et en posant des gestes cohérents entre eux.
Mais à en juger par la façon dont agissent nos politiciens, on pourrait croire que la cohérence est une notion dépassée.
Prenons l'exemple du gouvernement Harper, qui a annoncé des coupes de 45 millions de dollars dans divers programmes culturels. Qu'on approuve ou non cette initiative, elle indique néanmoins une prise de position non ambiguë de la part des conservateurs. Pour eux, que les subventions soient destinées aux productions artistiques ou à la fabrication de chaussettes, elles s'apparentent à du BS corporatif, et ils refusent de cautionner ce genre de politique. Soit !
Évidemment, plusieurs y sont allés de grandes envolées lyriques sur l'importance de la contribution de la culture à l'identité nationale et à l'épanouissement d'une société. Mais soyons pragmatiques. Qu'on doive ponctuellement donner un petit coup de pouce à quelques créateurs au talent exceptionnel, cela peut se concevoir. Mais en règle générale, est-ce réellement aux contribuables de faire vivre ceux qui font le choix de se consacrer à leur art? Peut-on réellement reprocher à Stephen Harper de s'opposer à ce que les contribuables subventionnent la production d'un film que personne ne regardera, d'une musique que personne n'écoutera ou d'une peinture que personne n'appréciera?
Mais si le gouvernement Harper désapprouve le BS corporatif, comment expliquer qu'il ait octroyé des subventions de 80 millions à Ford? Et s'il méprise la culture, pourquoi a-t-il accordé des subventions à la fête Les Violons d'Automne de Saint-Jean-Port-Joli, au festival Orgue et couleurs de Montréal, et au théâtre Molière de Winnipeg? C'est à n'y rien comprendre!
Certains diront que la question des subventions est complexe et qu'elle renferme plusieurs aspects qui exigent de longues réflexions philosophiques. Foutaise ! Qu'on subventionne des activités industrielles ou artistiques, le principe reste le même : on allège le compte bancaire des travailleurs pour augmenter celui d'entrepreneurs sans génie ou d'artistes sans talent. Et si un gouvernement s'oppose à ce principe, il se doit d'être conséquent dans ses décisions. On ne peut pas aider une forme d'art et en pénaliser une autre. Surtout, on ne peut pas à la fois être " pour " et " contre " un principe, quel qu'il soit !
Tout au long de la campagne électorale, les politiciens vont tenter de gagner des votes. Mais comment leur faire confiance s'ils promettent d'accorder à chaque groupe d'intérêts ce qu'il demande, quitte à défendre une chose et son contraire ?
Plutôt que de sombrer dans de la petite politique, les chefs ne pourraient-ils pas, pour une fois, rester fidèles à leurs convictions et être conséquents dans leurs agissements ? Non seulement ils s'assureront le soutien indéfectible de la portion de la population qui partage leurs vues, mais ils obtiendront également le respect de leurs adversaires et de l'ensemble de la société.
Les politiciens qui ont marqué l'histoire, les grands leaders, sont ceux qui ont défendu leurs convictions avec passion et détermination, quitte à risquer la défaite. Les autres, qu'on a rapidement oubliés, n'ont fait que vendre leur âme pour accéder au pouvoir. La campagne électorale nous dira à quelle catégorie appartient chaque chef !
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C'est tellement idiot qu'on se dit est-ce que ça vaut la peine de répondre... ET pourtant... il le faudrait...
D'abord... les subventions coupées ont été données à des artistes qui comme le Cirque du Soleil, Robert Lepage, La La La human step, représentent le Québec à l'étranger. Je suppose qu'à leurs débuts au moment où très peu de personnes se présentaient à leurs spectacles, à l'époque où très peu de personnes pouvaient ou voulaient voir leurs spectacles... il aurait mieux valu ne pas leur donner le coup de main qui a fait la différence pour qu'ils atteignent les marchés internationaux qui les font vivre aujourd'hui ! C'est ça que désire Madame la spécialiste en financement public de l'art... Se priver de l'apport de ces vedettes internationale de l'art ? Ça... ça serait payant ! ?
« Mais en règle générale, est-ce réellement aux contribuables de faire vivre ceux qui font le choix de se consacrer à leur art? »
Comme si les maigres subventions du contribuables parvenaient à « faire vivre » à elles seules, celles et « ceux qui font le choix de se consacrer à leur art » ? Comme s'ils ne généraient pas de revenus propres... leur permettant de « survivre »... Comme si le marché local à lui-seul permettait à des Robert Lepage, Marie Chouinard, et autres Denis Arcand débutants, de devenir ce qu'ils et elles sont devenu(e)s ?
Navrant... et surtout, laminant, démagogique, improductif et... insignifiant...
Luc A.