Retour controversé sur l'affaire Michaud
18 décembre 2016
Monsieur Drapeau,
Lorsque la motion Michaud a été adoptée, Lucien Bouchard était premier ministre, et s'il était premier ministre, c'est parce qu'il était chef du Parti Québécois. En donnant ordre aux députés du Parti Québécois de voter en faveur de la motion qui condamne Yves Michaud, il engage non seulement la responsabilité du gouvernement qu'il dirige, mais aussi celle du parti qu'il dirige.
Et il faut que l'ordre ait été particulièrement ferme pour que tous les juristes qui faisaient parti du gouvernement et de la députation péquiste à ce moment-là (le ministre de la Justice Paul Bégin et le vice-premier ministre Bernard Landry pour ne nommer que ceux-là) choisissent de le respecter plutôt que d'exiger le respect des règles élémentaires de justice naturelle qui interdisent de procéder sur une base aussi sommaire et exigent de donner la parole à l'accusé avant de le condamner.
Sur des principes aussi essentiels, il n'y a pas de compromis possible, et aucune excuse ou explication possible en cas de transgression.
Lisée doit s'excuser au nom du Parti Québécois comme auraient dü le faire avant lui Bernard Landry, Pauline Marois ou Pierre Karl Péladeau lorsqu'ils étaient chefs du Parti Québécois et avaient l'occasion de le faire.
La justice, de même que la légitimité, la crédibilité, l'intégrité et l'honneur du Parti Québécois, n'en exigent pas moins.