Yann Martel, parcours typique d,un Canadien français en Amérique

2 mars 2013


M. Maronani,
Je suis tout à fait de votre avis et je ne vois effectivement pas pourquoi les enfants d'Yann Martel devraient parler français avec une mère anglophone et un père qui ne se dit francophone mais qui parle anglais à la maison. Pas plus que je ne vois pourquoi les immigrants anglophones ou allophones devraient continuer de parler, comme ils le font si souvent, uniquement ou exclusivement anglais une fois installés à Montréal.

Ce qui me gêne, c'est quand M. Martel vient essayer de faire la leçon aux Québécois en disant qu'ils devraient continuer de s'appeler «Canadiens français» et en défendant, en fédéraliste inébranlable, une fédération qui n'a de «bilingue» que le nom. Il ne nous dit pas que, en restant dans cette association fédérale où il doit sans cesse défendre sa place parce qu'il n'est qu'une province parmi tant d'autres, le Québec suivra bêtement l'évolution des Louisianais francophones, des Franco-Américains et des îlots francophones menacés d'extinction du Rest of Canada.

Il est question ici de la survie du dernier grand groupe francophone en Amérique du Nord, survie qu'à mon avis le Canada de Stephen Harper ne garantit pas. Le lent égrènement — semblable au passage des grains de blé entre les deux meules d'un vieux moulin à farine — du fait français en Amérique du Nord est difficilement associable à la survie du français en Afrique.