C’est en enseignant qu’on apprend à enseigner
29 août 2024
Oui, «C’est en forgeant que l’on devient forgeron».
Les spécialistes de tout acabit on dû forger; je pense à mon épouse qui a enseigné pendant plus de 35 ans, dont 12 ans en enfance inadaptée: des cas lourds dont le comportement en classe ne permettait que des classes de 9 ou 10 maximum. L’apprentissage des matières leur était une donnée «à la grâce de Dieu». Mon épouse a pleuré plusieurs nuits au début de sa «vocation»; oui, l’enseignement est une vocation qui exige beaucoup plus que de la didactique: du courage et de l’amour. L’amour de soi d’abord pour forger et devenir forgeron.
L’expérience ne s’achète pas, me disaient mes maîtres il y a bien des années; c’est toujours vrai. Mais l’entraide est une vertu qui doit être vivante jusqu’à une mesure raisonnable: chacun doit forger son expérience et sa qualité de forgeron.
Mon épouse était considérée comme une excellente enseignante; tous les directeurs d’école la voulaient dans son équipe; nous avons ensemble fait de l’aide au devoir, et je peux témoigner que ses méthodes étaient un atout pour faire apprendre les matières aux enfants. Mais jamais je n’aurais pu être un enseignant, car la gestion d’une classe exige une main de fer dans un gant de velours. Un autre de mes amis, professeur (au secondaire) exigeait qu’on l’appel «Monsieur»; et quand j’ai demandé à mes enfants qui étaient adolescents: Quel est votre meilleur professeur» , ils m’ont nommé celui-là qui exigeait qu’on l’appelle MONSIEUR!
Nos enfants ont tous besoin de tuteur pour les faire pousser le plus droit possible et sans amour qui sait aimer, les tuteurs n’aideront pas beaucoup: qui aime bien sait aimer avec courage.
François Champoux, Trois-Rivières