« No time for French » — un dépanneur de la rue Beaubien
7 septembre 2013
Je trouve cette attitude de blâmer les immigrants pour le déclin du français à Montréal fort désolante. Est-ce que vous êtes prêts à travailler dans un dep 16 heures par jour pour un salaire horaire bien en dessous du salaire minimum, 7 jours sur 7 ? Probablement pas. Ces Chinois qui viennent au Québec ne parlent pas plus anglais, ils ne contribuent pas à l'anglicisation. Laissez leur donc un peu de temps avant de s'installer et de s'intégrer. Cela ne se fait pas en un jour. Si on va en Angleterre, on est pas garantis de pouvoir se faire servir en anglais dans certains dépanneurs (bien qu'il y aura toujours un jeune ou un ami pas loin qui parle anglais). La bas comme ici, et partout en Occident, ce sont des immigrants qui gèrent les dépanneurs, une des professions les plus délaissées par les Occidentaux. Il faut avoir du respect pour ces gens qui quittent leur village en Chine ou en Inde pour venir travailler comme des esclaves, souvent avec le seul objectif de donner une éducation de premier monde à leurs enfants. Au Québec, ces enfants parlent français
Pendant ce temps, des dizaines de milliers d'immigrants contribuent au fait français de Montréal, notamment les Latinos, sans parler des Francophones à proprement parler. Arrêtez donc de voir tout en noir, on a fait de grands progrès. Quand j'étais enfant dans le Mile-End durant les années 70 et 80, l'anglais prédominait. Aujourd'hui on y est servi aussi bien en français ou en anglais, malgré le fait que les Francophones de naissance sont encore minoritaires. L'autre jour, j'ai vu un jeune d'origine Indienne parler à une jeune d'origine Chinoise en bon français québécois :)