Faut-il donner à la laïcité le bon dieu sans confession
22 février 2014
Ne croyez-vous pas, monsieur Verrier, que la première distinction à établir, ici et maintenant, en tenant compte de notre histoire nationale, serait celle de la différence entre anticléricalisme et rejet de la foi catholique?
C'est contre la domination abusive dans tous les aspects de la vie privée et collective des Québécois que ceux-ci se sont insurgés à partir du milieu des années 1950, et non contre la religion.
Bien sûr, maintenant, avec les réponses scientifiques aux très nombreuses questions fondamentales que se posent les humains, la religion, après la mythologie, devient un système d'explication inadéquat à la réalité et oblige à poser autrement la problématique.
Car, même si la question du "sens de la vie" demeure au coeur de la plus importante interrogation humaine, la pensée, aujourd'hui, ne peut se soumettre aux dictats des édits religieux.
Qu'elle soit bien ou mal menée, ici comme ailleurs, la lutte pour l'établissement d'une "gouvernance" politique et morale, entièrement laïc est nécessaire. Et comme l'a démontré Spinoza, il y a déjà près de trois siècles, "Nécessité fait loi".
Plus moderne que ses amis et ennemis veulent bien le reconnaître, le Québec actuel, avec le projet de Loi 60, dans sa volonté d'éradiquer le port de tout signe religieux ostentatoire, est à l'avant-garde du nécessaire établissement des us et coutumes qui régiront les rapports sociaux de demain, partout dans le monde.
Bref, je vous renvoie à votre exigence légitime de bien établir les distinctions entre les concepts qui traduisent la réalité.
Avec l'expression de mon estime,
Andrée Ferretti.