L’Empire contre-attaque
14 février 2008
Merci pour votre commentaire, et j'espère que vous me permettrez de faire ces quelques clarifications.
Contrairement à ce que vous affirmez, je n'admets pas la prémisse que l'anglais progresse plus rapidement que le français au Québec. Comme je l'écrivais, en me limitant simplement au tableau du recensement ci-haut présenté, nous, francophones, progressons quatre fois plus rapidement, en nombre absolu, que les anglophones, soit 160 000 plus de francophones depuis 2001, contrairement à 40 000 anglophones. Si ce rythme était maintenu, par quel paradoxe éléate les anglophones pourraient-ils nous dépasser?
Bien sûr, cette progression est surtout le fruit des nouvelles naissances que de transferts linguistiques, mais le résultat est que nous, francophones, progressons beaucoup plus rapidement que les anglophones, par 120 000 selon ce dernier décompte.
Mais cette progression est aussi rendue possible grâce à l'immigration. Quelque soit la façon dont vous torturez les statistiques, la réalité est que la majorité d'immigrants de première génération au Québec choisit le français comme langue d'usage publique prinicipal. Vous concédez implicitement ce point vous-même lorsque vous soulignez, avec justesse, que ce résultat positif est plutôt le fait d'une proportion importante d'immigrants qui est déjà francophone. Certes, et il faut féliciter le gouvernement du Québec de cette sélection, car le résultat positif demeure: plus d'immigrants parleront le français que l'anglais dans leurs communications personnelles grâce à cette sélection.
En résumé, par le jeu des naissances, le français progresse plus rapidement; par la sélection d'immigrants francophones, le français progresse plus rapidement. La seule bête noire, c'est le transfert linguistique vers le français des personnes allophones, qui ne se fait pas aussi rapidement qu'on le voudrait. Mais comme je le soulignais, l'effet de la loi 101 ne pouvait pas être instantané; nous sommes aux prises avec des phénomènes générationnels. La première génération de la loi 101 a en majorité conservé sa langue maternelle à la maison. La véritable récolte de transfert linguistique vers le français ne se fera qu'avec la deuxième, voire la troisième génération de la loi 101. J'en veux pour preuve que, pour la première fois de l'histoire du Québec, le nombre de francisations a dépassé le nombre d’anglicisations dans les communautés dites allophones (52% vs 43%, selon les chiffres de M. Veltman, données appuyées par une intervenante du ministère de l'immigration).
Bien à vous,