PKP prend de l'assurance!
21 avril 2015
Monsieur Marineau, avec tout le respect que j'ai pour vous, je dois vous avouer mon extrême inquiétude dans le déroulement de cette course à la direction du Parti québécois.
Je rappellerai à tou(te)s les résultats désastreux du PQ, non seulement à la dernière élection l'an dernier, mais même lors de sa très courte victoire de septembre 2012, contre un gouvernement Charest usé par 9 années au pouvoir, des scandales de corruption et de collusion à n'en plus finir et des sondages record d'impopularité, et toutes les élections depuis 2003. Pour que les Québécois(e)s soient cyniques aujourd'hui au point de mettre tous les partis politiques dans le même panier et à appuyer encore, par les sondages, un gouvernement Couillard qui va encore plus loin dans le sabotage et le démantèlement du demi-État québécois au profit de ses amis du privé, ça va prendre le même genre de "remède de cheval" qu'énonçait Jacques Parizeau dans sa récente entrevue à Michel Lacombe de Radio-Canada.
Je ne dis pas que Pierre-Karl Péladeau ne sera pas l'homme qui saurait administrer cette "médecine de cheval" en nous débarrassant du cancer libéral et en faisant du Québec un pays. Effectivement, il est clairement venu en politique pour réaliser l'indépendance, contrairement à André Boisclair et sa langue de bois. Mais lui et ses partisans doivent réaliser que ce qu'ils appellent des "attaques personnelles" venant de Bernard Drainville ou d'autres candidat(e)s n'est rien en comparaison de ce qui l'attend après qu'il soit assermenté comme prochain chef du PQ ou, pire, lors de la prochaine campagne électorale.
Croyez-moi, s'il y a le moindrement matière pour discréditer ou déstabiliser le prochain chef du PQ, les libéraux, Ottawa et leur courroie de transmission (Gesca, Radio-Canada, radios poubelles de Québec et autres) consacreront toutes leurs énergies à les trouver - quitte à en inventer, comme on l'a vu avec Gilles Duceppe - et ne se gêneront nullement pour s'en servir pour l'attaquer à l'Assemblée nationale ou à la prochaine campagne électorale. La démonstration de la malhonnêteté et de la fourberie de nos ennemis politiques n'est plus à faire. On le sait, ils n'ont qu'une seule politique: la fin justifie les moyens.
Si je conviens que si PKP et ses adversaires dans cette course devraient se garder de dévoiler les détails sensibles de leur stratégie pour faire l'indépendance (on ne travaille tout de même pas pour le PLQ ou Ottawa, quand même!), ils devraient au moins donner des garanties aux membres pour mériter leur vote le 15 mai prochain. Pour ce qui est des "cadavres dans les placards", si on veut dorénavant éviter de fournir des munitions à un ennemi qui contrôle déjà tout l'arsenal, je recommande à Jacques Léonard de convoquer les 5 candidat(e)s à une réunion secrète afin de permettre à chacun(e) de vider son sac des griefs ou controverses qu'ils (elle) peuvent avoir contre la candidature des autres. Dans un deuxième temps, ils (elle) devront convenir d'une position commune pour défendre ou justifier ces actions ou prises de position. Si tou(te)s les candidat(e)s s'entendent ainsi pour démontrer leur solidarité envers les autres, chacun pourra s'en tenir à son programme et ses idées personnelles lors des prochains débats, laissant à l'intelligence des membres le soin de juger les failles ou les contradictions. Sinon, le(s) dissident(e-s) devront faire valoir les raisons de leur dissidence à la présidence d'élection (Jacques Léonard). Celle-ci devrait consulter l'exécutif national du parti avant de répondre par écrit sa décision au(x) candidat(e-s) dissident(e-s). Il appartiendra à chacun(e) de ceux-ci de communiquer leurs intentions aux membres par le biais de leur infolettre. Ce serait alors à chacun(e) d'entre eux à déterminer si le(s) motif(s) de dissidence sont valables par leur vote. Chacun(e), bien sûr, pourrait communiquer ses réserves ou commentaires aux candidat(e)s qu'il (elle) désire.
Le Parti québécois a commis de graves erreurs au cours de son histoire et particulièrement depuis 1996, du moins pour la promotion et la réalisation de son option fondamentale. Ses appuis ne cessent de reculer, élection après élection, malgré une augmentation nette du nombre d'électeurs et le nombre de personnes qui ne va plus voter est de plus en plus préoccupant.
Que le (la) prochain(e) chef s'avère un autre André Boisclair ou, au contraire, un autre Jacques, tout dépendra des candidat(e)s et du jugement des membres du PQ. Compte tenu du saccage de nos acquis de la Révolution tranquille par les libéraux et leur domination structurelle de notre système électoral, le Parti québécois et ses membres n'ont plus droit à l'erreur.