Les tendances suicidaires du PQ
28 avril 2015
Monsieur Le Hir, le Parti québécois n'est justement pas un parti comme les autres, ne serait-ce que pour l'option qu'il prétend défendre et vouloir réaliser. Rompre le lien de subordination du Québec au Canada et sortir de son cadre constitutionnel et juridique, c'est autrement plus dérangeant qu'un simple programme de gouvernance de la province de Québec.
Et, pour y arriver, il faut justement faire preuve de courage et de cohérence. Courage d'affirmer haut et fort que ce n'est qu'en détenant tous les pouvoirs d'un pays normal qu'on pourra s'épanouir et avancer comme peuple qui respecte l'héritage de nos ancêtres (langue, traditions, histoire commune, relations harmonieuses et respectueuses avec les Premières Nations). Et cohérence de refuser toute possibilité de gouverner une province avec les moyens insuffisants que nous laisse un régime qui ne cherche qu'à oblitérer notre différence et notre originalité.
La sévérité de la correction de l'an dernier, le déclin du parti d'élection en élection depuis 1995, le recul incessant du français à Montréal et comme langue de travail et le démantèlement incessant de notre demi-État national par le PLQ imposent justement une obligation de résultat pour le prochain chef du PQ. Raison de plus pour une réflexion approfondie des raisons de ces échecs et pour ne pas donner encore un chèque en blanc à un nouveau "sauveur" providentiel.
Les membres ont le droit de savoir de quoi il en retourne avant de faire leur choix, parce que ça fait longtemps que les chefs de ce parti n'en font qu'à leur tête. Ils ont justement intérêt à voir comment le prochain chef se comporte dans l'adversité de l'Assemblée nationale et de l'ennemi à Ottawa avant de se prononcer plutôt que de constater, une nouvelle fois, les dégâts après coup quand il sera trop tard.
Après 40 ans - moins les 7 années Parizeau - de tataouinages, de stratégies perdantes, de flou, de contorsions ou de contradictions, il est plus que temps d'offrir un minimum de clarté et de cohérence pour faire amende honorable auprès des électeurs et des indépendantistes en particulier. Nous n'avons plus droit à l'erreur.