La guerre des mots - 2
11 juillet 2008
Bonjour Monsieur Lapointe,
La force que les mots peuvent transmettre est très importante selon le contexte et l’intérêt que peut porter la société impliquée dans le changement d’un état d’âme meurtrie par la discrimination, le pillage institutionnalisé, le racisme, l’arbitraireté des lois, l’ingratitude… L’on se souvient par exemple du réveil suscité par la phrase célèbre de Claude Péloquin, Vous êtes pas écœurés de mourir, bande de caves ? D’autre part, l’importance des mots se traduit chez le pamphletaire et radical Louis-Marie Cormenin (1786-1868), alias Timon d'Athènes, qui en utilisait pour indiquer une réalité qui, encore aujourd’hui, reste immuable : La civilisation a changé de courant, l’épée a cessé d’être la souveraine et l’unique dominatrice des empires; l’éloquence et la presse soumettent graduellement toutes les nations de l’Europe. Les orateurs et les écrivains sont les rois de l’intelligence, et celle-ci finira par dominer le monde.
Ceci dit, avant qu’il ne soit trop tard, les souverainistes convaincus, aurons-nous la force et la ténacité de continuer cette bataille contre ceux qui veulent réussir à anéantir les Canadiens français à travers la perverse propagande des mass média profédéralistes, pour ainsi les faire disparaître? L’on a déjà dit --il faut le reconnaître avec une certaine prudence-- que les batailles se gagnent aux champs d’instruction et non aux champs de bataille.
C’est ainsi qu’en politique ces « champs » d'instruction doivent être de pédagogie indépendantiste avant d‘aller aux champs de bataille, champs d’ínstruction devenus de plus en plus rares. De fait, le peu d’instructeurs qui emploient la pédagogie de l'action politique souverainiste se servant des mots avec l’intention de réveiller les consciences, sont mous en « barnouche ». Car en définitive, le court laps décroissant dont nous disposons pour réussir la reconquête de la pleine souveraineté du Québec --laps favorisant la force ethnopolitique contraire à l’indépendance--, joue hélas contre cet objectif national.
JLP
L'Indépendance et la vraie Liberté civique ne sont pas faites pour les lâches