13 sept. 1759-2009 - La Conquête VS L’Acte de naissance d’un peuple sans Souverain
5 septembre 2008
NÀLR- Une fois encore désolé... je ne comprends pas pourquoi les fautes ne m'apparaissent qu'une fois le texte publié... quelques corrections...
PRISE 2 -
@ Michel G
Vous situez la naissance « politique » du peuple souverain du Québec « comme nation » à l’Acte de Québec du 13 juin 1774. S’il est question de se définir selon le bon vouloir du Conquérant et ce qu’il voulait faire de nous, on pourrait aussi la situer à la Proclamation royale du 7 octobre 1763.
Pour ma part, désirant nous définir selon ce que nous-mêmes nous pensons que nous sommes, hors ce que les autres ont voulu que l’on soit, hors comment ils nous nomment et nous définissent, j’opte pour autre chose. Comme les Inuits l’ont fait en se nommant comme ils se nomment et non pas comme nous les avons nommés, Esquimaux...
J’opte donc pour ce qui nous a fait être ce que nous sommes, selon ce que nous, nous étions... Sujets du Roi de France, partie du peuple de France... jusqu’au jour où manifestement, ce Souverain a abdiqué son devoir premier qui consiste à protéger son peuple, assurer sa sécurité, envers et contre tout, y compris contre l’envahisseur. La défaite de Montcalm me semble être le lieu dit dans l’espace et dans le temps de cette abdication de la Couronne de France, la défaite des armées de France face à l’envahisseur, la défaite de Montcalm voulant affronter l'ennemi contre l'avis de généraux « canadiens », sans attendre les renforts, et il a voulu combattre non pas comme nous le voulions, mais à l'européenne, en bataille rangée, son honneur prévalait sur le nôtre... au mépris de notre prudence et connaissance du terrain et de nos forces...
Un moment charnière et partie intégrante de notre histoire. Cela nous définit selon ce que nous avons vécu, selon ce que nous sommes. Et non selon ce que le Conquérant a bien voulu ou pas nous accorder... Tout le reste de ce qu'il incarne dans ses textes, n’est que définition extérieure à ce que nous sommes. Cela compte bien sûr, c’est notre Histoire. Mais pour ce qui est de notre être, c’est autre chose. La naissance est l’Acte par lequel on se donne à soi-même la vie, telle qu’héritée de nos géniteurs, qui nous nomment... la majorité atteinte, l’être se définit lui-même, voire se renomme. Nous en sommes là.
Nous ne sommes pas les descendants de Jacques Cartier. Nous ne pouvons l’être, pour la bonne et simple raison qu'il n’est pas resté et n’a pas implanté de population dont nous pourrions être les descendants. Champlain l’a fait, et pour la première fois à Québec. Ses autres installations n’ont pas duré. Québec a duré sans interruption depuis sa fondation en 1608.
Bien sûr, cette implantation a pu se faire grâce aux voyages précédents de Cartier. Son histoire est la nôtre. Ce qui s’est passé avant notre naissance en tant que peuple distinct et souverain, sans Souverain, est aussi partie de nous, de nos gênes, de ce que nous sommes, c’est notre Histoire.
Notre naissance politique s’incarne ontologiquement dès notre naissance en tant que peuple distinct de tout autre, en 1759, il y a 250 ans. Elle s’incarne dans un État ontologique propre et distinct de tout autre. Aucun État n’émane du peuple souverain du Québec. Ce peuple vit dans un état de fait qui n’est pas le sien propre. Ce peuple vit depuis sa naissance en 1759, hors l’État. Il n’est reconnu par aucun État, du moins pas dans les Actes qui les ont fondés, constitués et gouvernés. Réciproquement ce peuple souverain du Québec n'a reconnu, ne reconnaît encore, aucun État validé nommément par lui. Aucun ne lui a demandé de le reconnaître, sauf l’État souverain du Québec, à venir... Au moins, voilà un État qui lui a posé la question. Aucun autre ne l’a fait à ce jour et l'État du Canada qui n'a jamais osé poser la question a menacé ce peuple de représailles, a utilisé la malversation pour l'intimider et conserver sa mainmise sur lui, malgré le fait qu'il ne se soit jamais nommément soumis aux voix de ce peuple toujours Conquis, par la force... hier, par celle des armes, aujourd'hui par celle de la menace, du chantage, des commandites frauduleuses et illégales... de la canadianisation forcée qui bannit ses couleurs... que seules les idoles britanniques invitées sont autorisées à brandir sans blâme...
Nous en sommes là...
Parlons de l'être... parlons d'Histoire, parlons d'État, parlons de politique, différents ordres qui nous structurent dans le politique, dans le sentiment d'être, identitaire, personnel et collectif. Toutes choses qui se déclinent en convergence à l'ensemble collectif qui nous constitue personnellement et collectivement. Toutes choses que l'on peut inclure, additionner, en les distinguant selon l'ordre auquel elles se rattachent ou appartiennent.
Luc A.