QS - Diviser, diviser, toujours diviser
5 novembre 2008
Ce dont on parle ici c'est de diviser le vote souverainiste. Ce vote souverainiste se divise entre le PQ, QS et voire l'ADQ. Pourquoi ne pas en tenir compte ?
@ M. P.B.
Oui, ce vote est divisé entre plusieurs partis. Le bipartiste a fait long feu. Et, c'est tant mieux. Ainsi, des souverainistes de gauche se sont tannés d'attendre la création de l'État souverain du Québec pour agir, pour faire valoir leurs idées. Une représentation proportionnelle donnerait quelques député(e)s à cette formation. On pourra argumenter tant qu'on voudra. Des souverainistes croient à tort ou à raison, qu'il vaut mieux voter pour QS, ou l'ADQ, que pour le PQ.
D'autres encore, qui pourraient voter OUI à un référendum pour la souveraineté du Québec, sans se dire d'abord et avant tout souverainistes, décident de voter à gauche ou à droite du PQ, pour toutes sortes de raisons qu'aucun argument ne pourront contrer. Autant se faire une raison...
Certains même vont voter pour le PI, s'il survit à la crise existentielle actuelle... supposément pour faire plus vite ce que le PQ ne parvient pas à faire, et ce, même si leur idole, continue à appuyer le PQ, autant là aussi se faire une raison...
Ce qui n'empêche pas de trouver des solutions à la division du vote souverainiste.
@ M. JCPomerleau
Nous ne vivons pas dans un régime de représentation proportionnelle. Cela ne veut pas dire que nous devons pour autant nous parquer tous sous une bannière qui ne parvient pas à fonder l'État souverain qu'on espère, cela parce que depuis trente ans, nous allons de reports en reports. On a attendu assez longtemps. Non... D'autant que pour l'heure, les conditions sont tout sauf gagnantes... Mais cela pourrait changer justement si l'on cesse de la jouer selon le livre.
Cela ne veut pas dire non plus, que la seule solution à la division du vote souverainiste soit la menace, la guerre à outrance. Je veux bien que vous n'adhériez pas à la gauche. Cela ne veut pas dire que celles et ceux qui y croient sont dans l'erreur de se donner un parti bien à eux à cet égard, pareil pour la droite ou les écologistes.
Vous me semblez être dans l'erreur vous même à trop vouer les autres qui ne pensent pas comme vous de l'être obligatoirement, sans que nous cherchions ensemble comment sortir de l'impasse. Pour ce faire, il faut admettre l'autre et le bien-fondé de sa quête.
Ne pas envisager d'autres solutions que de combattre ou d'abattre celles et ceux qui pourraient être nos alliés, qui le seront ou devront l'être le jour où le peuple souverain du Québec sera appelé à valider un État qui émane de lui, me semble tout aussi erroné, erratique.
Cette autre solution est soit la représentation proportionnelle et les gouvernements de coalition afférents, soit... la situation de concurrence actuelle, soit... une Union souverainiste. Je ne suis pas certain que la confrontation que vous désirez articuler soit efficace pour contrer l'effet pervers que nous voulons éviter. On a beau lancer des slogans, force est d'admettre que chacun peut s'exprimer comme il le pense et ne manque pas de le faire... autant trouver le parti de faire avec... du mieux qu'on peut.
Une entente de Désistement électoral à travers une Union souverainiste, me semble être la solution la plus adaptée à la situation actuel sans attendre la proportionnelle, sans attendre l'État souverain, tout en permettant l'expression libre de la démocratie. Du moins dans un premier temps et jusqu'à la veille des élections. Une sorte d'élection à deux tours... en un seul...
D'autant, que l'un des empêchements à cet avènement de l'État souverain, me semble justement être le parti unique auquel nous voue les débuts de l'État souverain créé dans le contexte du bipartisme ancien PLQ-PQ. Ce qui fait d'un Québec souverain, un État livré à un seul parti en faveur de la souveraineté, aux prises avec un seul autre parti, qui lui, a voté contre. Comme quoi, on n'en finira jamais avec la querelle et la division des Québécois. Or il ne faut pas que ce soit éternel. Comme quoi, advenant l'alternance obligée, ce PLQ pourrait, arrivé au pouvoir, défaire la souveraineté, du moins entretenir une éternelle querelle à cet égard... Peu attirant comme perspective et je prétends qu'elle a joué en défaveur de la souveraineté et du PQ.
Depuis, le monde a changé... l'ADQ a été créé, QS aussi. et, ce n'est pas forcé que ce soit temporaire, forcé que les tiers partis sont tous voués à la disparition, ce n'est plus le cas au Canada, pourquoi cela devrait l'être au Québec. Surtout si cela permet d'exprimer un vote souverainiste diversifié qui montre ce que pourrait être dès sa première année d'existence, un État souverain du Québec, avec un PLQ dinosaure fédéralistes, minoritaire, face à une majorité souverainiste plurielle, ADQ, QS et PQ. Ça tombe bien, cela couvre tout l'échiquier, de la gauche à la droite ne passant par le centre... Ou plus modestement, un centre-gauche QS, un centre-droit ADQ, et un centre-gauche-droite PQ...
Les souverainistes ont tout intérêt à rendre cette image le plus clair possible...
L'ADQ a changé la donne et QS s'avère un parti émergeant solide. Ce qui devrait suffire pour prendre acte du multipartisme actuel, en tentant non pas d'y résister mais en en tirant le meilleur parti dans le contexte actuel qui est tout sauf proportionnel.
Pour contrer la division du vote souverainiste, tout en prenant acte du multipartisme actuel, pour en faire justement un atout et non un empêchement, suffirait d'établir une Union souverainiste de partis souverainistes, de la gauche à la droite en passant par le centre... Une Union souverainiste incluant une entente de Désistement électoral. Un parti susceptible d'empêcher un autre parti de l'Union de remporter le comté, appellerait ses électeurs à deux jours du vote, à voter pour le parti ayant le plus de chance de battre les adversaires de l'Union. Une Union PQ-QS, pour commencer, incluant une entente pour l'élection d'au moins un(e) chef(fe) de QS, de manière à rendre acceptable une telle entente de désistement du QS en faveur du PQ dans plusieurs comtés.
Une telle entente pourrait être faite avec l'ADQ autonomiste, qui a déjà été souverainiste. Ça tombe bien... cela pourrait l'attirer, dans l'État actuel difficile où il se trouve.
Les souverainistes me semblent avoir intérêt à solidariser, à faire front contre les fédéralistes, quitte à ratisser large. C'est bien ce qu'il nous faudra faire pour fonder l'État qu'on espère. Autant commencer maintenant. Le PQ a tenté de le faire dans un monde bipartiste, à lui de s'adapter au multipartisme. Sinon, c'est lui qu'il faudra blâmer, il aura refusé de s'adapter, et... ce sont les aspirations du peuple souverain du Québec qui seront par lui contrées.
Voir aussi :
Le grand problème de la fragmentation du vote
Jacques Noël - Tribune libre de Vigile - 2008 10 21.
Élection du 8 décembre 2008
Espérer un gain : choisir le court terme ou le long terme
Luc Archambault - Tribune libre de Vigile - 2008 11 02
Il faut sauver le soldat "P.I."
Luc Archambault - Tribune libre de Vigile - 2008 10 24