J’aimerais être le premier italo-québécois à recevoir une carte de citoyenneté québécoise
10 novembre 2008
Cher monsieur Camarda,
Je vous souhaite d’avoir plus de chance que mon mari, arrivé au Québec, en 1956, aujourd’hui décédé, qui a, jusqu’au référendum de 1980, refusé de devenir citoyen canadien. Qui s’est fait violence pour le devenir, cette année-là, afin de pouvoir voter OUI au premier référendum.
Il est devenu indépendantiste, deux semaines après son arrivée à Montréal, bien avant la fondation par Raymond Barbeau, en 1958, du premier mouvement indépendantiste. Simplement parce qu'en en se promenant dans les rues et les quartiers de Montréal, il a compris que nous (les Canadiens français) étions un peuple colonisé, exploité, dominé et il en a été révolté. La suite................il m’a épousé et m’a toujours et de toutes manières soutenu dans mon militantisme.
Contrairement à vous, cependant, il ne s’est lui-même jamais impliqué directement, car, disait-il, "La lutte pour l’indépendance, c’est votre lutte, c’est le résultat nécessaire de votre histoire, etc. Quand vous vous serez donné votre pays, pas un seul néo-Québécois, ancien et nouveau, qui ne prêtera allégeance à ce pays". C’était au début des années 1960.
La situation a changé avec le temps. Si bien que nous, indépendantistes d’hier et d’aujourd’hui. comprenons bien désormais que nous avons besoin de vous, dès maintenant, et que nous nous réjouissons quand une personne d’une autre origine que la nôtre, une personne comme vous, décide de se battre à nos côtés, dès maintenant, pour construire un Québec libre, indépendant et souverain, parce que nous savons, comme le disait déjà René Lévesque, qu' "Est Québécois, celui qui veut l’être".
Quand à votre suggestion au PQ. d’émettre hic et nunc une carte de citoyenneté québécoise, elle est malheureusement trop audacieuse pour ce Parti qui a perdu de vue la nécessité de toute lutte qui ne soit pas strictement électoraliste.
Je vous salue avec amitié, monsieur Camarda.
Andrée Ferretti.