La « troisième voie » de Mario Dumont : un nationalisme réactionnaire?
11 novembre 2008
Monsieur Gendron,
Ou, cher ami souverainiste,
Avec la mise à la tête du PQ, d'André Boisclair, il y a eu officialisation d'une nouvelle orientation, ou vision, disons, pour ce parti: un mouvement néo-séparatiste qui se voulait post-moderne; très, très inclusif; un nationalisme québécois plus abstrait, misant beaucoup sur des arguments comptables, financiers surtout, pour faire l'indépendance du Québec. Avec un chef ouvertement gay misant pas mal sur sa belle gueule, pour faire campagne (sans que cela lui enlève ses autres qualités); mais un chef, un peu Hollywood, quand même.
André Boisclair et ses supporters se sont royalement cassé la gueule, aux dernières élections! Non seulement ils n'ont pas réussi à enlever le pouvoir à Jean Charest, pourtant un personnage archi-détesté, à ce moment-là... Mais, de plus, ce «néo-PQ» n'a même pas réussi à demeurer l'opposition officielle. Alors, le PQ s'est vu reléguer à peu près au même rang que la Parti vert ou que Québec Solidaire, en importance... Les anglophones ont dû se dire, «How the mighty have fallen», je crains bien...
Il faut croire que l'électorat séparatiste ne s'y retrouvait plus tant que ça, en ce PQ à la nouvelle mode. je ne dis pas que cela soit une bonne ou mauvaise chose, en soi, mais les chiffres ont parlé, hélas.
Par ailleurs, l'on aurait dit que les médias n'en avaient plus que pour les péquistes montréalais (phénomène de convergence?). Cela a contribué à faire croire à beaucoup de monde, que le PQ s'était montréalisé outre mesure. Une partie quand même importante de la population de la métropole étant anglophone ou allophone, de toute façon, d'aucuns en sont venus à voir (à tort) le mouvement souverainiste, comme étant devenu élitiste, intello, essentiellement métropolitain, etc.
Étant, pour ma part, pas athée, mais agnostique, habitant la Vieille Capitale, et n'étant pas plus social-démocrate que ça, j'avais une impression qu'au yeux de ces néo-souverainistes, je n'étais plus un «bon» souverainiste. Que supposément, parce que je vivais dans une ville moins cosmopolite, j'avais nécessairement «peur de l'Autre». Que je n'étais plus dans le coup, même si je souhaitais que mon peuple aie un jour son pays ardemment! Qu'on pensait que nous étions TOUS des fans d'une vile créature comme Fillion, dans la Vieille Capitale, cette ville où le destin de notre peuple avait basculé, plusieurs siècles avant...Je me demandais presque: «veulent-ils un pays pour nous tous, Québécois, ou seulement pour les séparatistes de Montréal?».
*Ajoutons à tout ça le fait que nous étions de bien nombreux souverainistes, à Québec, à vivre un certain ressentiment, l'été dernier, quand il y eût l'épisode McCartney. Nous n'avions rien eu à voir dans le choix de faire venir Sir Paul, mais sur différentes tribunes, dont les forums internet, nous nous faisions traîner dana la boue par nos «amis» montréalais... je me disais, qu'il y allait persister un malaise, après tout ça. Je n'avais pas tort. Je me disais également, que quand tu en es rendu, que tu te fais donner des leçons de «bon» nationalisme, par un gars entre autres, qui se nomme Curzi, et qui n'a possiblement JAMAIS mis les pieds à Québec, c'est que vraiment il y a quelque chose qui ne tourne pas rond!
Je n'ai pas voté ADQ, bien sûr, car je me disais bien que cette bande d'amateurs (ou carrément, de caves!) ne méritaient pas mon vote. Québec solidaire? Allez voir sur leur site; ces gens sont des crypto-communistes.
Je suis heureux de me battre dans le même camp qu'un gars articulé et déterminé comme vous, M. Gendron. Mais je voulais vous dire, que c'est vous, à Montréal, qui créez des partis-bidons comme QS ou le PI, qui divisent le vote, présentement.
Et que même si votre intention n'est pas mauvaise, certains souverainistes de la métropole ont le don de nous donner l'impression qu'il n'y a qu'eux qui sont éclairés, et que tous les autres, sont séparatistes parce qu'ils sont des rednecks édentés prêts à lyncher le premier étranger venu. Faudrait qu'on se parle un peu plus, entre souverainistes des différents coins du Québec, à mon humble avis. Pour apprendre à se connaître.
Cordialement,
Jean-François B.
P.S.: je vous en prie, ne voyez pas, d'emblée, de racisme dans ce que j'ai dit au sujet de ce député appelé Curzi. C'est quelqu'un de bien; sauf que ce sont MES ancêtres, pas les siens, qui sont enterrés dans un fosse commune, là où est aujourd'hui l'Hôpital général de Québec (morts en défendant Québec. je crois que ça doit compter pour quelque chose; s'il ne respecte pas ça, qu'il quitte le PQ, et qu'il retourne faire des films, ok?