Soyons objectifs et congruents
23 novembre 2008
Congruence certes. Bravo pour la congruence.
Vive la constance et l'unité
Choisir d'être en faveur d'un État souverain du peuple démocratique et souverain du Québec, consiste à affirmer :
- Le peuple souverain du Québec mérite d'exister dans l'État
- Le peuple souverain du Québec doit exister dans l'État
- Le peuple souverain du Québec n'existe pas dans l'État du Canada
- Le peuple souverain du Québec est le seul et unique fondateur de l'État souverain
- Le peuple souverain du Québec n'a pas été appelé à fonder l'État du Canada
- Le peuple souverain du Québec refuse l'État unilatéral canadien imposé d'autorité
- Le peuple souverain du Québec est apte et capable de se gouverner dans l'État
Si le peuple souverain du Québec est digne de se constituer dans l'État
- c'est qu'il est doté de tout ce qu'il faut pour ce faire
- c'est qu'il est considéré comme apte et capable de le faire
- c'est que rien ne peut contredire le fait qu'il a cette capacité
- c'est qu'il est ici question de principe
Rien ne peut contredire cette capacité du peuple souverain du Québec à se doter d'un État tel que sa volonté démocratique souveraine pourra démocratiquement fonder
- Ni les aléas et circonstances politiques, sociétales, économiques et culturelles
- Ni la gouvernance de ses chefs
- Ni les erreurs qu'ils pourront faire d'ici à ce que ce peuple fonde l'État qu'il désire
Le principe de la souveraineté de l'État n'est assujetti à aucune contingence
On ne peut retirer à ce peuple souverain du Québec la capacité de fonder et gouverner un État souverain du Québec, sans renier le principe de la souveraineté démocratique du peuple sous prétexte que
- Les chefs souverainistes n'ont pas pris des décisions que l'on approuve
- Les chefs souverainistes ne sont pas ceux dont on rêve
- Les chefs souverainistes ne disent pas ce qu'on voudrait qu'ils et elles disent
- Les chefs souverainistes n'ont pas le programme politique que l'on veut soi
La division du vote souverainiste ne fait que retarder l'avènement de la souveraineté. Proposer la division et la dispersion du vote souverainiste à travers une adhésion à plusieurs partis souverainistes, ou à des partis qui ne le sont pas provoque le report de l'application du principe auquel on se dit adhérer.
Quand on accuse le PQ de provoquer le report de l'accession à la souveraineté de l'État, on est congruent ou on ne l'est pas. On ne provoque pas d'autres reports en recommençant à zéro dans un autre parti fut-il indépendantiste. Ou bien le report n'est pas une tare, ou il est une tare. S'il est une tare, pourquoi participer à un report de l'application de ce que l'on voudrait accélérer.
La solidarité, l'union, la mobilisation, l'enthousiasme sont les meilleurs accélérateurs possible. La division, la querelle, sont au contraire un frein de plus qui nous fait faire du sur place.
Sans parler du gaspillage d'énergie.
Toute cette énergie dispersée qui au lieu de se focaliser dans un même rassemblement, se déploie en pure perte dans la division du vote, dans les querelles, dans le recommencement éternel, repousse l'échéance dont on voudrait au contraire se rapprocher.
La congruence et la responsabilité imposent que le principe se la souveraineté du peuple souverain du Québec, ne soit assujetti à aucune contingence. Ce principe doit s'appliquer au-dessus des intérêts partisans, des intérêts personnels, des intérêts corporatistes, des intérêts de classes, des intérêts politiques et carriéristes, des intérêts circonstanciels reliés à son manque d'intérêt, son manque d'enthousiasme, ses frustrations quant à ses rêves.
L'oeuvre à faire.
Un artiste, un créateur, n'assujettit pas sa création, ne soumet pas la création de son oeuvre à sa capacité d'être un génie, à sa capacité de faire une oeuvre parfaite, à la capacité de l'oeuvre d'emporter l'adhésion dans un bref court laps de temps, à la capacité de l'oeuvre d'avoir du succès dans telles conditions, à tel moment, sous telles formes, avec tels appuis.
Notre création nous dépasse, dépasse nos intérêts personnels, et elle ne peut être créée si le rêve de la créer ne s'incarne pas dans les gestes posés pour la créer, si sous prétexte de ne pouvoir la voir se matérialiser, on refuse ou s'abstient de poser les gestes qu'il faut pour la créer. Quand on l'a commencé, on ne s'abstient pas de poursuivre sa création parce qu'un acheteur ne s'est pas présenté, parce qu'elle nous semble devoir prendre plus de temps que l'on a espéré pour la voir se terminer. Elle ne se terminera pas d'elle-même, même si on y plaque le rêve que l'on a de la voir achevée. Un projection virtuelle de l'image que l'on se fait d'elle n'en fera qu'une oeuvre virtuelle et non, matérielle. La projection peut nous donner une idée de l'oeuvre achevée dans l'idéal, mais n'achève pas l'oeuvre. Pour achever l'oeuvre, il faut mettre ses habits de travail. C'est le plus difficile, tout nous convie à d'autres ouvrages que le fait de se compromettre pour créer l'oeuvre personnelle à faire. Ensuite, ainsi paré à l'ouvrage, il faut entrer dans l'atelier, peu importe son État, peu importe qu'il soit éclairé mal ou bien, peu importe le désordre, peu importe les distractions. Il faudra faire un, rassembler son attention, sa concentration, il faudra focaliser son regard, son intelligence des choses, il faudra agir, prendre les médiums et les outils qu'il faut, et il faudra se commettre, s'engager, se mobiliser, trouver en soi l'énergie, l'attention, l'intérêt, l'enthousiasme, la confiance qu'il faut pour travailler longtemps, patiemment ou avec véhémence contre l'avis de toutes et tous, par fidélité à soi, à ce que l'on est soi, hors la peur de ne pas être à la hauteur, hors l'arrogance qui nous fait être suffisant, hors la projection qui nous fait penser au succès, hors la querelle en soi qui nous enlèvera de l'énergie vitale qui doit plutôt s'investir totalement dans l'oeuvre à faire. Il faudra travailler longtemps, cent fois sur le métier remettre son ouvrage. Il faudra le laisser reposer, s'installer dans le monde, prendre sa place dans l'énergie du monde. Il faudra y revenir ensuite pour la terminer.
Voilà l'oeuvre à faire. Renverser les canadianisateurs
Pour l'heure, une campagne électorale est en cours, il nous faut endosser nos habits de travail et pénétrer dans l'espace sacré de l'atelier. Il faut travailler à l'unité de soi, à la focalisation de notre collective énergie, dans le rassemblement de nos forces, hors la dispersion et la division, pour commencer à travailler à la poursuite de la création de l'oeuvre que crée depuis près de 250 ans le peuple souverain du Québec, sortir de l'enfermement de la conquête, se donner un État fondé nommément et démocratiquement par et pour le peuple souverain du Québec.
Votons en Bloc pour le Parti québécois de Pauline Marois.