Humour et Bel esprit
16 décembre 2008
Il est difficile de se prononcer contre le grand succès de l'industrie de l'humour au Québec. J'aime la variété des humoristes, je salue leurs performances.
Avoir conscience ou pas de notre ridicule, ce n'est pas tout à fait ça. Les étatsuniens aussi sont matraqués de façon aussi intense, et vivent en superficie des choses, de façon générale (c'est mon humble prétention). C'est l'effet de cette inconscience qui est troublant au Québec. C'est ne plus avoir conscience de ce qui se passe, de ne plus se voir aller, aujourd'hui et depuis hier, ne plus regarder les événements de notre vie, des époques du Québec. Etre distrait en permanence, se laisser aller, donc. Ce n'est pas la faute des humoristes, c'est plutôt le succès commercial des entreprises; c'est un conditionnement involontaire. Encouragé et voulu, mais, à part Power Corporation et d'autres empires du ROC, ce n'est pas nécessairement hégémonique. Mêmes les dominants ne se rendent pas compte de ce qu'ils font vraiment.
Au Québec, à cause de la nécessité de devenir indépendant et, en contre-partie, notre trop grand confort quotidien, nous partons avec une ou deux prises contre nous. C'est pour cela qu'il ne suffit pas d'essayer de susciter l'adhésion à un parti ou même à une cause. Ça ne suffit pas. Il faut engager la population dans un projet, un chantier. Il faut construire.