Un exemple de féminisme à rebours ?
19 décembre 2008
M. Jean-Yves Proulx écrit :
« Être féministe, je ne suis pas certain que j’applaudirais bien fort. »
Je suis féministe et j'applaudis.
Dommage que se soit un adversaire qui pose le geste, et encore... Mais je me dois d'applaudir puisque je suis féministe, donc pour la parité, salariale, sociétale, culturelle et... politique.
M. Serge Longval écrit :
« Comme dirait l’autre, 13 sur 26, c’est une excellente moyenne au bâton ! »
Ce qu'oublie de calculer M. Longval c'est que dans une société, dans une culture, dans un ordre politique égalitaire, normalement, une population composée également d'hommes et de femmes devrait être également représentée dans sa députation, voire dans la députation de chaque parti. Ainsi ce n'est pas 26 députées libérales qui devrait représenter le PLQ mais bien 33 députées sur 66. Imaginons le contraire... Non, constatons que quand c'est le contraire, tout à coup, ça n'a pas d'allure, comme quand les filles ont de meilleurs résultats scolaires, ou quand elles sont maintenant plus nombreuses dans les facultés de médecine... En fait, elles y sont plus nombreuses quand ce n'est plus payant d'y être, quand le statut que confère la profession n'est plus si alléchant... porteur de pouvoir.... Mais ça c'est une autre histoire... Passons...
Que les élu(e)s ne soient pas à égalité, cela témoigne du manque de parité de notre culture politique encore par trop le reflet d'une société jadis entièrement patriarcale. Un jour, si jamais nous parvenons en nous en extirper vraiment, il y aura autant de candidates que de candidats, autant d'élu(e)s que d'élus, cela correspondant à l'égalité des sexes dans la composition de la population ( ou presque ), pour le meilleur et pour le pire. Cette parité imposée au plus haut niveau par un geste politique éventuellement discriminatoire, en dépit du fait, ou parce que la députation n'est pas paritaire, donne le signal que les femmes ont, doivent avoir, dans l'État, comme dans la population, place égale partout, et forcément aussi dans le politique, dans la représentation démocratique de la population, donc dans la députation, comme maintenant dans le gouvernement, grâce à cette innovation, qu'elle soit ou non électoraliste. Un signal et un encouragement à l'implication politique des femmes dans le politique, dans la politique.
Cette décision politique de Jean Charest montre bien qu'il doit compenser le fait que le PQ a à sa tête une femme. Ce qui démontre que c'est un avantage. Fort bien.
Nous reste à en tirer avantage. En fait, peu importe la parité gouvernementale des femmes dans un gouvernement du PLQ, il a le désavantage d'être dirigé par un homme, si tant est que les focus group soit si favorable à telle équité. C'est en somme le message lancé par Jean Charest. Il est désavantagé. Fort bien.
Vivement l'élection de la première Première ministre du Québec
Vivement l'élection de Pauline Marois présidant un gouvernement à parité sexuée. Vivement l'implication des femmes dans la lutte que mène le peuple démocratique et souverain du Québec, à commencer par les pages de Vigile... peu de femmes y contribuent. Ce n'est pas ce que le lis plus haut qui les encouragera...
Le jour où les femmes se sentiront ailleurs comme ici dans ces pages, à l'aise de contribuer au combat politique du peuple souverain du Québec, largement le fait d'hommes, la victoire sera assurée. Jean Charest encourage l'implication politique des femmes. Tant mieux. À nous aussi de leur ouvrir grandes les portes. S'il est question de racolage, racolons.
En fait, non ! Il n'est pas question de racolage. Aucune putain en vue n'est en train d'entraîner l'homme à payer pour du sexe. Seulement la moindre des choses. Parvenir à changer l'ordre patriarcal des choses. Et... les souverainistes ont à cet égard une longueur d'avance sur les autres formations politiques, ils ont à leur tête la première cheffe de parti du Québec ( à direction unique). Jean Charest vient de confirmer que c'est un atout de taille... Merci à lui.
Et... Oui, « c'est vraiment reconnaître l’égalité des sexes que de former deux fois de suite un cabinet composé d’autant de femmes que d’hommes ? » Cela correspond bien à la composition de l'électorat. Reste à la députation d'en faire autant. À nous de le faire, et d'y travailler pour ce faire.
Le seul fait que la députation soit encore majoritairement composée d'hommes indique bien que l'égalité des sexes n'est pas complète dans notre société, dans notre culture, dans notre culture politique. Cela doit changer. Les souverainistes ont posé un geste fort à cet égard en élisant une cheffe de parti. Ce n'est pas le temps de rechigner et de chipoter parce que Jean Charest doit poser un geste pour contrebalancer l'avantage que les souverainistes se sont donnés. Au contraire, reste à lui dire de laisser sa place à une femme... Ce que nous serons en mesure de faire qu'il le veuille ou non... à la prochaine élection.
Tout ça, c'est du tout bon, pour les hommes et les femmes souverainistes du PQ.