Mourir à Gaza, oui, mais...
19 janvier 2009
Monsieur Jean-François-le-Québécois Ce que vous voulez savoir: Est-ce que j'irais jouer au martyr et mourir sur les barricades en lisant des poèmes et jouant de la guitare pour l'indépendance du Québec? Nul doute que Madame André Ferretti sera contente et que vous serez rassuré. Au Chili, le sénateur Salvador Allende est mort sur les barricades et sa révolution est tombée à l'eau. Il a cru naivement que son bon droit s'imposerait sur ses adversaires dont la cupidité morbide et criminelle ne connaissait aucune borne. Beaucoup de Québécois bien intentionnés qui pensent qu'il suffira d'une déclaration unilatérale d'indépendanc pour que ce soit fait accompli font comme Salvador Allende. Après sa mort, madame Allende est venue à Montréal dire qu'il ne suffit pas de faire la révolution: il faut armer le peuple. Elle voulait dire qu'il faut organiser des milices territoriales capables de dissuader d'avance le reours aux armes pour briser la révolution. Si vis pacem, para bellum. Si tu veux la paix prépares la guerre. Peu après, j'ai eu dans mes classes des adolescents de la diaspora chilienne et je leur ai enseigné les principes élémentaires de la stratégie et de la défense de l'État, ce que je n'aurais pu faire si je n'avais reçu une formation poussée dans les armées canadienne et britannique. Fidel Castro n'a pas commis la même erreur que Salvador Allende et 50 ans plus tard, il est encore là pour voir achever son oeuvre. En partant,il a organisé des milices teritoriales qui lui ont permis d'écraser la tentative de Baie aux Cochons pour le renverser. Dites-moi, monsieur, où allons-nous apprendre comment organiser de telles milices si ce n'est par un séjour prolongé dans une armée, n'importe quelle armée. En ces matières, mieux vaut apprendre par l'expérience des autres que par sa propre expérience comme font les imbéciles. C'est ce qu'affirme Bismarck et lui aussi a réussi. JRMS