Lettre ouverte à Patrick Bourgeois
23 février 2009
@ M. Robert Bertrand
Vous dites
Même des lois votées à l’unanimité de l’Assemblée nationale auraient-elles gagnées cette bataille ?
Des paroles ! Des paroles ! Et encore des PAROLES !
Qu’elles sont les conséquences que vous avez offertes suite aux votes à l’unanimité de l’Assemblée nationale depuis que vous en faites des votes à l’unanimité ?
AUCUNE. RIEN. NIET.
L'explication à cela est simple, et ce n'est pas ce que vous dites, me semble-t-il, ce n'est pas parce que le PQ est un impuissant, c'est parce qu'il est impuissant, nuance. Il l'est parce que l'Assemblée nationale n'émane pas nommément du peuple démocratique et souverain, mais bien parce qu'elle est subsidiaire à l'État fédéral et émane de cet État fédéral illégitime et invalide du Canada qui s'impose d'autorité depuis que la Conquête a imposé de force un État qui n'a jamais nommément émané du peuple démocratique et souverain du Québec, né, distinct du peuple de France et de tout autre le 13 septembre 1759.
Aussi, l'Assemblée nationale est aussi illégitime et invalide que ne l'est l'État qui la subordonne et qui donc, ne peut légalement ne pas tenir compte de ses décisions.
Le problème, c'est que le souverainisme historique a subordonné le plein exercice de la souveraineté du peuple à la fondation de l'État du peuple souverain du Québec. Ce souverainisme historique étatique subordonne la souveraineté du peuple à cette seule accession à la souveraineté de l'État, tout en ne s'assurant pas d'invalider l'État du Canada qui lui, ne s'est jamais nommément soumis aux voix du peuple démocratique et souverain. Ainsi, le souverainisme étatique historique accepte que le processus de validation des États prétendant gouverner à bon droit le peuple démocratique et souverain du Québec soit asymétrique. D'un côté, le Canada peut s'imposer d'autorité sans au préalable s'en remettre aux voix du peuple, et de l'autre, il s'oblige lui, à ne se fonder que sur les voix du peuple. D'aucuns disent qu'il faut faire comme le Canada et se contenter de la décision majoritaire de la députation du Québec pour fonder l'État souverain, mais ce serait faire ce que l'on dénonce. Pas très logique.
Par contre la logique elle peut être utile dans la mesure où l'on se retourne et où on l'applique à tous les États prétendants obtenir l'aval du peuple démocratique et souverain, pour peu que l'on veuille se prétendre un État démocratique.
Ma contribution au titre suivant peut mieux expliquer la donne, sous cet éclairage nouveau.
Recette pour se sortir de la fédération canadienne
Commencer par négocier un divorce avec le ROC
Avec 60 % et plus de OUI...de préférence
Tribune libre de Vigile - Gilles Bousquet 23 février 2009
Il s'agit en somme de non plus quémander, mais bien de commander.
En rétablissant la hiérarchie de la ligne de commandement comme il se doit. L'État ne fonde pas le peuple, ce sont les peuples souverains qui fondent l'État démocratique du peuple souverain.
Or, nous vivons sous les auspices d'un État monarchiste. Ne reste qu'à appeler le peuple démocratique et souverain du Québec à se déclarer le seul, unique et valide fondateur d'un État démocratique qui exige désormais que tous les États quels qu'ils soient, doivent pour être valides et légitimes, soumettre à sa directe et référendaire approbation l'Acte qui les fonde, les constitue et les gouverne, pour être considéré par lui valides et légitimes.
Ainsi, le Canada ne peut plus se prétendre valide et légitime s'il ne soumet pas aux voix du peuple une Constitution qui soit nommément approuvée par le peuple démocratique, pacifiste et souverain du Québec. Ce qui change la donne.
Ainsi, il n'est plus question de quémander au Canada une reconnaissance, ou un partage des pouvoirs conforme à nos attentes, il n'est plus question d'endurer comme si de rien n’était un statu quo de blocage qui nous enferme dans une prison canadienne qui n'a qu'à bousiller la fondation de l'État souverain du Québec pour s'imposer d'autorité indéfiniment. Facile dans ce contexte de proférer des menaces de représailles économiques, politiques, sociétales, cultuelles, historiques, linguistiques et commanditaires. Par contre, référendairement sommé pour se valider devant les Nations unies de ce monde, ce sera à nous de n'avoir qu'à bousiller ses chances de se voir entériné par le peuple souverain du Québec, réciprocité oblige.
Dans cette mouvance, il n'est plus question de séparation, car on ne peut séparer qu'un tout uni. Ce qui n'est plus le cas dans le contexte d'un État du Canada répudié ou invalidé par le peuple démocratique et souverain du Québec. Dans ce cas, nous aurons dit OUI à ce que nous sommes... un peuple démocratique et souverain qui non plus quémande sa reconnaissance, mais commande à l'État de lui soumettre une Constitution qui lui agrée et qu'il puisse reconnaître comme sienne. Non pas l'inverse, un État qui considère sien un peuple qui n'a plus qu'à quémander sa pitance et piteuse reconnaissance.
Cette rénovation du souverainisme fondé non plus sur l'État toujours souverainement à distance, mais fondé sur le peuple souverain rétablit le principe qui veut que ce soit non pas l'État qui fonde le peuple, mais plutôt le contraire, c'est le peuple qui fonde l'État.
Les États passent, les peuples restent...