Absence de stratégie d'État - L'exemple américain
23 mars 2009
Monsieur Tellier,
Le Québec a été reconnu nation par une motion du Parlement
d'Ottawa le 29 novembre 2006.
La motion, en anglais a stipulé que "Quebec is a nation
within a united Canada" ce qui a été traduit en françsis
par "le Québec est une nation dans le ssin du Canada uni".
Remarquez que la version anglaise ne bascule pas dans
l'obstétrique comme la version en français et pour cause.
Cette motion passée en milieu anglo-saxon, dont la politique
est fondée sur l'usage, se situe toujours en devenir, ce qui
n'est pas le cas de la version en français, cartésienne
et génératrice d'idées fixes dans un domaine ou tout est
effectivement en perpétuel devenir.
Le statut reconnu de nation pour le Québec est en conformité
avec la défintion géopolitique expliquée dans Géopolitique et
avenir du Québec, que j,ai fini de rédiger et faire publier
en septembre 1994, ouvrage qui n'a pas été popularisé mais
qui a été reconnu.
La nation est une société territoriale, qui a INVESTI un
territoire, non pas ENVAHI MAIS INVESTI. en l'occurence,
la vallée du Saint Laurent au Québec et qui, d'un domaine
parmi les plus inhospitaliers de la terre, un domaine de
survie, en a fait une terrre hospitalière dans laquelle
il est possible de vivre et prospérer.
Ni les Amérindiens,
qui ont survécu, non pas vécu mais survécu dans le Saint
Laurent ni les Anglais, n'ont pu le méconnaître.
Ma thèse a fait son chemin et a joué son rôle dans la
reconnaissance du Québec comme foyer national d'un peuple.
Le terme nation dans la motion du Parlement d'Ottawa ne
fait aucun doute quant à son sens, sa signification, sa
portée et sa dynamique. C'est au Québec qu'il revient de
donner à ce statut reconnu tout son sens mais peu de gens
au Québec savent même ce que veut dire le terme STATUT ET
STATUER EN GÉOPOLITIQUE ET EN POLITIQUE.
Le sens de "within a united Canada" et non within THE united
Canada signifie le caractère transitoire de cette unité.
Le précédent est celui de l'Empire Britannique, devenu
"united" par le Unionb Act de 1707, renforcé en Amérique
Britannique du Nord par le Union Act de 1840, s'est révélé
transitoire par les actes qui ont suivi, dont les Westminster
Revised Statutes de 1931 et les décolonisations qui ont
suivi la seconde Guerre mondiale.
Le Canada Act de 1982
signifie un autre éloignement de l'unité impériale, suivie
de l'unité canadienne, associée avec l'inféodation
incoditionnelle des provinces d'Empire au pouvoir
centralisateur, unitaire et arbitraire d'Ottawa.
Que ce pouvoir ne représente plus ce qu'il représentait est
évident au Canada anglais (sauf dans les média) mais pas au
Québec, encore asujetti aux commandites.
D'où l'expression "a" united Canada, qui fait pléonasme et
irréel face aux pressions des provinces pour obliger l'État
central à dévoluer comme en Grande Bretagne où il est
évident que Londres ne représente plus ce qu'il représentait.
La reine elle-même est très consciente de ces perspectives
nouvelles et les accepte d'avance,afin de ne causer aucune
tension inutile. Elle a accepté d'honorer l'acteur Sean
Connery,un Écossais indépendantiste qui a donné des millions
de sa fortune personnelle au Scottish National Party. La
céréomine a eu lieu au château de Holyrood en Écosse et la
reine ne portait aucune tiare ni diadème ce qui veut dire
qu'elle appuie les revendications des Écossais mais sans
acrimonie.
Le Parlement d'Ottawa n'a pu ignorer le fait que, le
7 décembre 2000, l'Assemblée Nationale du Québec adoptait
la LOI 99, qui répondait au Bill C-20 et le neutralisait
en quelque sorte.
La Loi 99 reconnaît le Québec comme l'État du Québec, ce à
quoi personne ne s'est objecté au Canada anglais ni à Ottawa,
excepté ce Brent Tyler du Québec, qui n'est allé nulle
par avec des objections.
Le 15 février 2000. j'ai comparu devant la Commission des
Institutions de l'Assemblée Nationale et fait un exposé
géopolitique avec présentation de mon livre pour appuyer
la Loi 99 proposée alors. Tous les libéraux présents, en
premier Benoît Pelletier, ont approuvé. Seul Henri Gautrin
a exprimé des réserves mais la lOI 99 a fini par être
adoptée et à Ottawa, elle a été suivie six ans plus
tard par une première motion reconnaissant la nation
Québécoise mais non l'État, qui exige d'autres conditions.
Car l'État est une société architectonique et
la reconnaissance de l'État du Québec sera suivie
par d'autres provinces qui vont en exiger autant.
Ceci peut avoir des conséquences très graves, dont une
guerre civile au Canada anglais et entre Canadians.
Personne au Québec n'est prêt à le croire, tant la question
de l'indépendance du Québec est affaire d'émotions et de
ressentiments plutôt que de statuts de facto reconnus
de jure.
J'espère avoir répondu à votre question.
JRMS