Feu le Conseil de presse du Québec ?
5 mai 2009
M. Philpot a tout à fait raison de dénoncer ces failles primordiales et essentielles dans le mandat que prétend endosser le Conseil de presse pour défendre à la fois la liberté de presse et les règles qui doivent encadrer cette liberté pour nous protéger contre les erreurs et les manquements des médias, contre les abus de la concentration de la presse et contre la partisanerie ou le parti-pris éditorial de ces médias par trop sujet à se retrouver aussi dans la présentation même de la nouvelle. Comme une plainte je j'ai faite au Conseil de presse contre le JdQ l'a prouvé.
M. Philpot a tout à fait raison d'identifier le problème que pose la non-publication des décisions du Conseil de presse comme étant la faille principale qui fait de ce seul outil de protection une coquille vide. Pire, un leurre qui ne profite qu'aux médias qui inventent par là une supposée liberté de presse responsable, ce qui bien sûr n'est pas le cas.
CESCA doit assumer ses responsabilités à cet égard. Mais il n'a jamais été question de le faire. Cela parce qu'il n'est pas le seul à y trouver intérêt. Là est la question. En effet, si GESCA peut se permettre de ne pas publier les décisions du Conseil de presse, c'est que l'entreprise de presse constituer pour canadianiser le Québec, peut compter sur le silence de ses supposés « concurrents ». En effet, ce n'est pas Canoë qui publiera les décisions qui embarrassent GESCA. Tout simplement parce qu'une entente avérée ou tacite fait en sorte que Canoë de son côté peut compter sur la réserve de GESCA dans pareil le cas contraire.
J'en veux pour preuve un cas semblable où le Journal de Québec, son éditeur de l'époque, Jean-Claude L'Abbé, et la journaliste Annie Saint-Pierre ont été blâmé(e)s par un grief retenu, pour avoir contrevenu à l'une des règles essentielles de la « déontologie journalistique » qui réprouve le « cumul des genres journalistiques ». Soit dit en passant, il n'y a pas de « code » déontologiques, seulement un ensemble de principes à respecter...
Un journaliste prenant position éditoriale dans un dossier, ne peut en même temps sur ce même dossier agir en tant que « journaliste » sur le terrain. Le genre éditorial ne peut être pratiqué par une même personne dans un même dossier à titre de journaliste.
Le grief contre le JdQ dont je parle concerne la couverture éditoriale et journalistique dans le dossier RABASKA. Je Journal de Québec a pris fait et cause pour le projet du promoteur multinational dans ces pages et la « journaliste » Annie Saint-Pierre l'a fait en prenant position en faveur d'un référendum qui était prôné par le promoteur, or, c'est elle qui a été assignée pour faire la couverture journalistique du projet, notamment dans un long reportage dont la publication s'étalait sur plusieurs jours et portant sur des installations supposées similaires en France.
J'ai protesté comme d'autres. M. L'Abbée a consacré un « éditorial » entier pour me vilipender parce que j'osais parler d'en référer au Conseil de presse. Il a remis en question ma « bonne foi » en prétendant que j'étais de « mauvaise foi ». Le Conseil de presse s'est prononcé en première instance en faveur de la partie essentielle de ma plainte. Mais a refusé de convenir du fait que ma bonne foi était ainsi prouvée et que les accusations de mauvaise foi à mon égard n'étaient pas fondées. Mais sur l'essentiel le Conseil de presse à donné raison à ma plainte. Commotion au JdQ. M. L'Abbée s'est retiré du dossier et un bureau d'avocat de Montréal a porté le tout en appel, cependant que Madame Saint-Pierre continuait à être assignée par M. L'Abbée, éditeur du JdQ, à la couverture journalistique du dossier Rabaska, malgré la décision du Conseil de presse dénonçant ce cumul des genres journalistiques et attribuant au JdQ un grief pour avoir attribué tel mandat à la journaliste... Cherchez l'erreur !
Suite ici-bas