Un peu de colère !
4 juin 2009
La colère est à la mode... Soyons en colère et tout nous sourira.
Passons...
M. Bouchard a d'après moi raison sur plusieurs points. M. Michel David est l'une des personnes qui fabriquent l'opinion publique. Ses analyses et avis comptent pour beaucoup, vous avez raison. Il a entre autre encouragé la venue de M. Bouchard au Québec pour remplacer M. Parizeau. On connaît le résultat... Ses avis et analyses ne sont pas infaillibles. Il peut se tromper comme nous le pouvons toutes et tous.
Vous avez raison aussi de dire qu'il abonde dans le courant central de pensée à plusieurs égards, dont celui qui veut que les Québécois ne veulent pas de référendums, comme vous dites à propos de son texte du 3 juin La sauce moumoune, dont aussi ce qu'il dit à propos des « purs et durs » et des crises qu'ils et elles provoquent ou entretiennent au Québec et notamment dans ou hors le PQ.
Comme vous je pense qu'il erre en parlant des « purs et durs » qui contestent ce que le PQ fait ou ne fait pas face à la situation actuelle qu'il décrit par ailleurs assez bien. Nous sommes dans une impasse dans laquelle le Canada a su très bien nous enfermer. Mais elle n'est pas celle qu'on croit...
La colère n'est cependant pas la solution, car le Canada n'attend que ça pour terminer le travail et nous écraser dans cette voie sans issue où il pense nous avoir confiné.
La colère est l'outil des faibles, l'outil de la survie extrême quand on est dos au mur. C'est du reste ce qu'attendent de nous les canadianisateurs en nous faisans croire que nous sommes dos au mur. Or, nous ne le sommes pas. Mais ce n'est pas M. Michel David qui pourra nous le dire.
Ce qu'il omet de dire et qui accrédite la thèse de l'impasse qui encourage la colère des supposés « purs et durs », c'est que si les Québécois ne veulent plus ou pas la souveraineté de l'État du Québec, ils ne veulent pas non plus du Canada abusif actuel. Ce qui change tout. En effet, si le Québec ne peut être fondé sur les voix du peuple souverain, pourquoi le Canada lui pourrait être considéré un État souricière valide et légitime s'il ne se soumet pas lui aux mêmes règles d'une fondation légitime par les voix du peuple souverain sur le territoire du Québec.
Ne reste qu'à le mettre aux voix s'il est légitime et valide cet actuel État Canada qui gouverne le peuple souverain du Québec sur son territoire national de manière à rétablir la réciprocité et la symétrie réglementaire qui valident l'État démocratique. Or, le Canada ne le fait pas. Pourquoi ? Parce qu'il serait tout simplement tout aussi rejeté que ne l'est l'État souverain du Québec. C'est ça la vraie impasse...
Qu'est-ce à dire ? Ce n'est plus du tout la même impasse. En fait, ce n'est pas nous qui sommes dans l'impasse, c'est le Canada. Il s'y est lui-même engouffré en refusant le fédéralisme renouvelé. Tout ça, pour ne pas donner des armes aux souverainistes. Tout ça en comptant sur la manière dure, les manoeuvres commanditaires, le vol de référendum, les menaces de représailles économiques, politiques, sociétales et culturelles. Facile de dire NON. Difficile d'emporter un OUI. ET, le Canada lui n'a jamais emporté de OUI. Il ne fait que se contenter de dire NON en pensant que nous sommes ainsi, nous, dans l'impasse. Comme si le Canada n'y était pas... !?
Tout est une question de perspective et cette perspective de l'impasse dans laquelle se trouve le Canada n'est pas mise en lumière.
Pourquoi ?
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