Michael Jackson et l'indépendance
11 juillet 2009
Je vous cite : « Qu’est-ce qui pousse les Canadiens à croire dans une proportion de 85 pour cent que leur pays est le plus supérieur, le plus fondamental, le plus profond, le plus universel, le plus irréfutable ? »...
Donner dans la territorialité se comparerait à assister à une querelle de gamins défendant leur carré de sable. Il me semble que le monde actuel peut « employer » de meilleure manière la force psychique des gens. Je lis vos chroniques. Et celles de vos collaborateurs. Ce que je déplore est assez simple. On a encore en bouche l'arrière-goût des peuples. On cherche encore à s’opposer aux fascistes, aux capitalistes, aux démocrates. Mais on omet le silence. Toutes ces opinions (post-modernes) démontrent encore une fois ce que souligne Adorno : « L’industrie culturelle fonctionne ». Il est vrai qu’on n'arrête pas le progrès. Mais, un jour (et ce jour n’est pas si loin), il (le progrès) apercevra son reflet dans la glace. Alors là, je n’aimerais assister à sa déchéance qu’afin de vivre un grand moment. Le Québec est pitoyable. Comme le sont les nations à entonner un hymne cacophonique qui n’a rien de commun avec la formidable dissonance qui pourrait nous habiter sans nous asservir. Le Québec? Le Canada? Mon terrain? Tout ça est lassant pour qui a dépassé cette espèce d’excroissance que décrivait déjà dans les années soixante Michel Foucault (l’homme, notre nouvel objet d'étude).
Un peuple se cherche? Ça me fait penser au peuple élu, le peuple d’Israël. Ça fait trente-quatre siècles qu’il cherche un territoire, un lieu, un « home ». Depuis qu’il l’a trouvé (à l’aide des Nations Unies, en mil neuf cent quarante-sept), il se désintègre et s'étiole. Le Québec n’est rien d’autre qu’une idée (comme le sont toutes les nations, haïssables constructions du vingtième siècle) sans arrêt ressassée faute d’amour, de solitaire lucidité. Aimer la vie, c’est s’opposer au peuple pour permettre au singulier de fleurir, c’est contrer le fait social quand celui-ci (lire ici l’état) tue ses enfants au nom des enfants de ses enfants, c’est demeurer aux aguets, savoir (ce qu'on devrait garantir à tous, l’extrême possibilité d’accéder à la beauté et non pas à la luxueuse misère) différencier le leurre du juste...
Pour terminer, on n’entend que ça, aux « nouvelles » : On n’est pas compétitifs! Il faut accroître notre productivité. Je fais du sport (guerre sublimée), je pratique l’hygiène. Ce système dans lequel on vit s’enfle et s’entretient de lui-même et cela, à même la stupidité des gens. Cela dit, il me faut conclure sur l’importance même d’écrire et celui, non moins important, de se taire. Car il est vrai que ce monde fait trop de bruit. Et qu’ainsi, on n’entend pas l’écho de la vérité bien dissimulée dans le silence...
Merci d'écrire...
André Meloche
http://andremeloche.canalblog.com/