De la canadianisation du nationalisme québécois
21 juillet 2009
Il se pourrait fort bien qu'il s'agisse d'une tentative de canadianisation du Québec. Ce ne serait pas la première fois au cours de notre Histoire. Mais, pour autant, faut-il refuser de faire certains débats.
Lorsque nous avons travaillé sur ce dossier, il s'agissait surtout de trouver une alternative aux Canadiens français du Québec, puisque le mouvement souverainiste de gauche avait tenté, depuis des années, de nous faire gober cette fameuse nation civique multiculturelle et plus récemment interculturelle qui, à mon avis, était un aveu d'impuissance, de peur ou encore pis d'une certaine connivence avec le modèle canadien. Une peur de l'affirmation nationale, cette peur qui gouverne les nôtres depuis des siècles.
Si nous acceptions la nation civique, nous nous retrouverions rapidement dans un p'tit Canada québécois, sans doute dominé par les mêmes groupes minoritaires et nos propres mercenaires puisqu'on les encourage par nos gestes et nos actions à ne pas s'intégrer. Telle était notre réflexion.
Et la situation n'a pas changé, sauf que le mouvement souverainiste en évitant d'aborder la notion essentielle d'identité par crainte de se faire taxer de racisme et de xénophobie, n'a trouvé mieux que d'imaginer une utopique nation civique. À mon avis, c'était mettre sur une voie d'évitement la base même du PQ, considérant que de toute façon, ils étaient acquis.
Et c'est ainsi que nous nous retrouvons dans une impasse. Un million de Québécois ne votent plus; un certain nombre a voté ADQ, PI,QS et autres; la plupart des immigrants et les anglophones qui votent PLQ n'ont que faire de notre identité, de notre Histoire, de notre culture et de notre langue.
Je crois bien sincèrement que ce débat occulté depuis des années, et ce n'est pas Bouchard-Taylor et tous ses supporteurs, y compris le PQ et le BQ, si ma mémoire est bonne, qui y auront changé quelque chose, aurait dû avoir lieu depuis longtemps. C'est ce que la rue québécoise me dit.
Marie Mance Vallée