La part des vaincus, l'autophobie
2 août 2009
@ Jean-François-le-Québécois
Quand j'ai écrit :
« Quand on a honte de son peuple, c’est qu’il y a un problème de son côté, non du côté du peuple. »
Je l'ai fait d'une manière générale, comme une déclaration de principe. Je ne disais pas que vous aviez honte du peuple souverain du Québec.
« Tirons d’emblée, certaines choses au clair : le mot peuple, je ne l’avais pas écrit nulle part dans ma propre intervention. C’est vous qui l’utilisez ; est-ce de manière péjorative, ne fut-ce qu’un peu ? »
Oui c'est moi qui l'utilise, en déclarant que ce que nous disons des Québécois, s'adresse au peuple souverain du Québec, au peuple... et il n'y a, mais alors là vraiment, aucune espèce d'intention péjorative. C'est parce qu'il existe, parce qu'il est souverain, parce qu'il a toutes qualités qu'il faut pour qu'une population donnée forme un peuple souverain, qu'il est en mesure et qu'il est qualifié pour fonder sur l'expression de ses voix libres et souveraine, l'État souverain qu'il désire.
J'ai voulu attirer notre attention sur le dénigrement du peuple, la honte du peuple. Je n'ai pas dit que vous le dénigriez ni que vous en avez honte, en soi. J'ai dit que ce qu'on entend souvent, ce que lit, ce qu'on dit, participe de près ou de loin à ce mépris du peuple, cette honte du peuple qui ne voterait pas comme il faut, qui serait assoupi, qui serait ceci ou cela... J'en ai parlé d'une manière générale comme d'une sensibilité à mettre en valeur, cela en m'adressant à vous, parce que ce que vous avez écrit me l'a inspiré.
« Quand je disais que j’avais eu envie de vomir quand j’ai appris que ce bourreau du Québec qu’est John James Charest avait été réélu, je crois que c’était surtout parce que j’entrevoyais presque, le genre de dégâts qu’il allait continuer à nous causer, comme au cours des années précédentes ! »
Je comprends bien, mais j'ai voulu attirer votre attention sur le fait qu'il faut bien choisir ses mots... Car, il faut se garder, je pense, d'avoir du mépris, de la honte pour son peuple qui fait ceci, qui ne fait pas cela. Et ça, on le lit trop souvent, «les Québécois sont des moutons, des peureux... » des ceci, des cela… Etc.
Or, ils ne sont ni plus grégaires que les autres peuples, ni plus peureux. Au contraire dirais-je. Ils sont braves. Il faut l'être pour survivre à tant de sévices, tant de conditions adverses, et toujours être là, 250 ans plus tard. Résistant de toutes les manières, parfois par l'inaction, un mur, ça ne passe pas. Parfois dans l'action et l'effervescence...
« Cela étant dit, je peux ressentir une certaine amertume, à l’égard des électeurs, souverainistes convaincus ou pas, qui ont préféré demeurer chez eux plutôt que d’aller voter, disant grosso modo que ça « ne leur tentait pas » ou qu’ils « étaient écoeurés » (sic et re-sic)... »
Mais on nous a dit ici plus qu'ailleurs que le PQ et que le Bloc ne valaient pas mieux que le PLQ. Or, c'est ce que nous avons... le PLQ... Ils ont gagnés, ils voulaient battre le PQ, ils l'ont battu. ET... cela va recommencer à la prochaine élection... Sauf si... nous faisons sur l'ESSENTIEL l'UNION de nos forces...
Ne nous restent que 18 à 24 mois pour la faire...
Je ne vous ai pas mis de mots dans la bouche. J'ai fait valoir un principe. J'ai tenté d'attirer notre attention sur le mépris avéré ou involontaire du peuple. Je m'y suis mal pris sans doute... puisque vous protestez.
Merci de considérer cette contribution pour ce qu'elle est, non pas la dénonciation de ce que nous êtes ou ce que vous dites, mais une dénonciation d'une tendance, d'une position qui aurait pour effet de mépriser ou avoir honte du peuple souverain du Québec, celui qui est le seul nôtre, et pour lequel nous voulons nous battre pour sa libération.