P.I. : l'indépendance du NOUS, l'identité nationale et la cohésion nationale
10 décembre 2009
Trop facile de voir un renversement de situation en douze mois par l’arrivée d’un nouveau parti politique
Bruno Deshaies, 10 décembre 2009
Dans la foulée de l’article de Pierre Graveline (http://www.vigile.net/Le-projet-d-independance-piege-par), je persiste à répéter le commentaire qui suit à la formation politique du PI. Les actions citoyennes ne passeront plus par l’électoralisme et le parlementarisme. C’est l’esprit même des Académies de l’indépendance. Mais cela ne fait pas l’affaire. Un nouveau parti politique va en chasser un autre pour se retrouver dans l’électoraliste, le parlementarisme et, quelque part, dans le clientélisme. Écoutons Yvon Deschamps il y a huit ans :
« Chaque fois que les Québécois ont abandonné pour un temps le projet d’indépendance, nous sommes devenus tout croches, nous nous sommes perdus, comme maintenant. » Yvon Deschamps (8 novembre 2001). (Réf. : Michelle Coude-Lord, « Le Québec dans un cul-de-sac » Dans le Journal de Montréal).
Quatorze ans après le référendum de 1995, nous n’acceptons pas encore de parler ouvertement d’indépendance. On a abaissé la barre au niveau de l’identité nationale. Qu’est-ce que l’identité nationale ? Une réponse simpliste : « C’est ressembler à soi-même ? » Coup donc ! pourquoi devenons-nous « tout croches » ? Est-ce parce que « nous nous sommes perdus » ? Ce sont des questions pertinentes. Le PI a-t-il l’intention de se poser ces questions ? Je ne le sais pas. Mais je poserais une autre question. Qu’est-ce que le NATIONAL ? Et après, une deuxième question : « Qu’est-ce que l’identité nationale ? » Si on ne parvient pas à répondre à la première question, on ne peut répondre à la seconde.
À la question que Deschamps se posait : « Faut-il réfléchir encore pendant 40 ans ? » Deschamps répond : « J'ai peur. Je sens tellement un vide en ce moment que, pour moi, c'est un point de non-retour. Je crains que dans un avenir très proche, on ne veuille même plus se poser ces questions. Ça fait 40 ans qu'on réfléchit, nous n'avons pas besoin d'un autre 40 ans. » C’est vrai. Mais il faudrait tout de même se donner la peine de ne pas répéter les erreurs du passé. Encore aujourd’hui, il manque aux indépendantistes les éléments conceptuels fondamentaux qui leur permettraient de dire la chose avec un langage clair. C’est ce que nous avons tenté de faire dans nos 370 chroniques du jeudi sur Vigile.net.
Quelques-uns ont commencé à comprendre. Je laisse la réponse à Michel Dionne dans sa Tribune libre du 29 novembre dernier.