La colonie anglo-canadienne
22 décembre 2009
Benoît Dubreuil m'a envoyé la précision suivante:
En fait, ma réponse visait à expliquer pourquoi les Québécois en général mettaient l'accent sur la situation du français au Québec. Je disais que c'était 1) parce que c'était trop désespérant de regarder dans le Canada en général et 2) que c'était le seul morceau sur lequel ils avaient un certain contrôle. Évidemment, je n'ai pas dit qu'il fallait regarder la situation québécoise plutôt que la situation canadienne. Je pense en effet comme vous qu'il faut considérer la situation canadienne dans son ensemble, je souhaitais simplement éclairer le comportement de nos compatriotes.
Alors, tant mieux si Benoît Dubreuil est d'accord avec moi. Mais, il reste que, dans l'esprit de bien des gens s'intéressant à la question linguistique, c'est l'équilibre au Québec qui compte. Pour eux, il faut que la proportion de personnes de langue maternelle anglaise puisse se maintenir au Québec. Voici la preuve que cette vision des choses existent bien parmi les défenseurs du français.
Il n'y avait bien sûr jusqu'à récemment qu'un seul équilibre linguistique, et c'était celui du Québec. Cet équilibre est maintenant rompu, même sans tenir compte du jugement de la Cour suprême. Le français coule à pic, pendant que l'anglais se maintient. Mais, on peut dire qu'il y a eu une certaine forme d'équilibre au Québec pendant quelques années.
À l'inverse, dans l'ensemble de la fédération d'Ottawa, il n'y a plus d'équilibre depuis longtemps. Le français périclite sans cesse. Donc, pourquoi l'IRFA aurait-il posé la question «le jugement invalidant la loi 104 menace-t-il l'équilibre linguistique», sinon parce qu'il avait en tête le seul équilibre ayant existé récemment, c'est-à-dire celui du Québec? Il y a, à l'IRFA, des gens qui pensent que l'équilibre linguistique au Québec est «menacé», ce qui sous-entend qu'il faut tâcher de le préserver.
Je suis fraternellement contre la protection de l'anglais par le Québec.