L'ONU de paix doit s'opposer à l'OTAN de guerre
13 mai 2023
Ce texte a été publié aussi par AgoraVox le 6 mai 2023. J’ai alors voulu réagir à quelques-uns des commentaires émis à la suite de cette publication, mais je n’ai réussi qu’à en communiquer un seul. Je n’ai pas été capable d’en envoyer aucun autre, en raison de problèmes, disons, « techniques ». J’ai signalé au site AgoraVox mon problème, mais rien n’a été résolu à ce jour (12 mai).
J’aimerais donc ici communiquer ces commentaires que je n’ai pas été capable de transmettre.
Krokodilo, 6 mai 17:23 :
« La difficulté d’un cessez-le-feu, côté russe, c’est le précédent : sept ans entre 2014 et 2022 pendant lesquels les USA et la GB ont équipé et entraîné une nouvelle armée ukrainienne, et aidé à construire les fortifications, cette espèce de ligne Maginot en pleine Ukraine de l’Est ─ ce qui, au passage, est la démonstration que Kiev ne considère pas vraiment le Donbass comme des concitoyens. Un cessez-le-feu prolongé sans accord ne servira qu’à reconstituer le stock de munitions et rebâtir une armée. L’ONU étant synonyme des USA, comment la Russie pourrait-elle avoir confiance, en l’ONU ou n’importe quel pays occidental? Les gouvernements français et allemands, par leur suivisme des USA et par leur inertie après les accords de Minsk, ont sapé pour longtemps notre réputation diplomatique.
« Des référendums? Avec des centaines de milliers de gens déplacés, des listes de recensement probablement détruites? D’ailleurs, pourquoi pas aussi à Odessa et Kharkov, villes et régions où une partie de la population s’est soulevée après le Maïdan?
« Dans l’histoire, les accords de paix se sont toujours basés en tenant compte de la réalité militaire du terrain… Et comme le dit le fameux adage, la force constitue les 9/10e du droit… C’est regrettable mais incontournable, tant qu’il n’y aura pas de refondation des institutions internationales. »
Je crois qu’il y aurait moyen d’organiser une force de maintien de la paix au Donbass qui serait crédible pour la Russie. Cette dernière aurait de toute façon son mot à dire et son approbation à donner pour les pays participant à cette force. Il n’y aurait évidemment aucun cessez-le-feu sans accord; et, avec un accord adopté à l’ONU, l’Occident serait plus que jamais vilipendé dans l’humanité s’il continuait d’envoyer des armes à l’Ukraine.
Pour les référendums, c’est maintenant possible de voter par internet. En fait, en septembre, les gens déplacés en Russie ont voté dans les représentations diplomatiques des républiques séparatistes. Pour de nouveaux référendums, tous les gens déplacés n’importe où dans le monde pourraient voter dans les représentations diplomatiques de l’Ukraine ou encore par internet. Quant aux listes de recensement, je ne vois pas pourquoi celles qui ont été produites lors des référendums de septembre 2022 ne seraient plus disponibles; et il devrait y avoir assez de documents gouvernementaux pour aider à les vérifier ou à les compléter, sinon même à les reconstituer. Que préférez-vous? Que l’ONU se casse un peu la tête à constituer une liste valable et à rejoindre les gens déplacés pour qu’ils votent, ou qu’on continue cette guerre avec des milliers de morts et de blessés à chaque jour, et qu’on continue à vivre avec la possibilité omniprésente d’une catastrophe nucléaire à Zaporijjia, d’une escalade incontrôlable, etc.?
D’autre part, on ne doit quand même pas prendre prétexte de la situation d’Odessa, de Kharkov, etc., pour s’interdire de faire de nouveaux référendums en ce qui concerne les régions annexées.
Enfin, avec les armes nucléaires et autres de destruction massive d’aujourd’hui, on est vraiment mieux de ne pas s’en tenir à l’adage « la force prime le droit ». Il faut absolument plus que jamais essayer d’envisager d’autres moyens que la force. On n’a en effet rien d’autre que l’ONU, mais il faut quand même au moins essayer de faire quelque chose avec elle.
Seth, 7 mai 18:08 :
« Un machin créé au lendemain de la guerre en pleine période du GI victorieux sur ses terres et sur un terrain financé par le philanthrope Rockefeller, ça partait sur un très mauvais pied.
« Étant un poil conspirationniste, j’ai coutume de dire que l’onu est le ministère des affaires étrangères du gouvernement mondial dont l’otan est le ministère de la guerre.
« Cela s’applique à toutes les zinstitussionzintèreunassionale dans les mains du yankistan et de la phynance mondiale. Rien à en attendre. »
Je suis d’accord avec vous, mais on n’a rien d’autre que l’ONU présentement. Il y a urgence totale avec cette guerre en Ukraine, et on est obligé pour l’instant d’essayer d’utiliser cette institution. On doit mettre de la pression pour qu’elle bouge dans le sens de son mandat premier, et non dans le sens dévoyé de cette gouvernance mondiale de merde en collaboration avec le « yankistan » et la « phynance mondiale ».
sylvain, 6 mai 19:40 :
« Il faudra bien que ceux qui proposent des plans de paix, que ce soit la chine ou un quidam sur AV, comprennent qu’on ne negocie en proposant la victoire unilateral d’un des deux camps. »
Comme l’a expliqué yakafokon (7 mai 14:53), après ce qu’ont subi de 2014 à 2022 les russophones du Donbass de la part des milices néo-nazies Azov et autres engagées par Porochenko en automne 2014 pour « s’occuper » d’eux, ces russophones ont entièrement le droit de voter par référendum pour leur statut politique.
DACH, 8 mai 14:28 :
« Le texte de AF oublie ceci : plus de 45 millions d’Ukrainiens ne veulent absolument pas devenir russes, surtout sous un régime à la mode de VV Poutine. Et son texte cache que les ambitions russes d’annexer l’Ukraine […]. »
Si l’ONU allait de l’avant avec cette proposition d’un cessez-le-feu et de recommencer les référendums, la Russie verrait que c’est sérieux et pourrait peut-être finir par accepter; et la guerre s’arrêterait là. Il faudrait au moins que l’ONU essaie.
Note : J’aurais dû préciser que Philippot a fait en avril 2022 sa proposition de référendums avant les référendums qui ont eu lieu en septembre 2022 dans les quatre régions de Donetsk, de Lougansk, de Kherson et de Zaporijjia; alors que Musk a évidemment fait en octobre 2022 ses propositions après ces quatre référendums. Mais ça ne change absolument rien comme tel à la proposition de recommencer sous la supervision de l’ONU ces quatre référendums et celui de la Crimée tenu en 2014.