Où va l'ADQ?

2006 textes seuls


La candidate de l'ADQ a obtenu à peine 2 % du vote dans l'élection complémentaire de lundi dans la circonscription de Sainte-Marie-Saint-Jacques. Le parti de Mario Dumont a fait un score dix fois moins élevé que le nouveau Québec solidaire et trois fois moins que le minuscule Parti vert. La chute aux enfers de l'ADQ se poursuit donc, au point qu'on se demande ce qui pousse les militants restants, et en particulier le chef, à continuer.
Il n'y a pas de honte à être un petit parti. Mais il faut au moins être utile et pertinent. L'Action démocratique l'est de moins en moins.
L'ADQ était pertinente lorsqu'elle osait lancer des débats que les deux grands partis ne voulaient pas aborder. Cette époque est passée, le Parti libéral ayant récupéré l'essentiel des idées adéquistes, en matière de santé et de finances publiques notamment. Les adéquistes se plaignent que les libéraux ne vont pas assez loin ou assez vite; mais sur le fond, il n'y a plus de divergences réelles entre les deux formations.
L'ADQ se démarquait aussi sur la question nationale, refusant de prendre partie entre le OUI et le NON tout en défendant un point de vue très nationaliste. Le croc-en-jambe donné par M. Dumont au Bloc québécois durant la dernière campagne fédérale a confirmé le virage fédéraliste de sa formation, tandis que Jean Charest se fait le défenseur déterminé des intérêts du Québec. Entre l'" autonomisme " adéquiste et la politique libérale, on est encore une fois dans les nuances de forme plutôt que dans les désaccords profonds.
L'ADQ ne sert même plus de soupape aux électeurs mécontents. Dans un contexte où ni les libéraux ni les péquistes ne suscitent d'enthousiasme au sein de l'électorat, les sondages devraient être favorables aux adéquistes; ils restent plafonnés à moins de 20 %. Outre la victoire dans Vanier à la suite d'un appui douteux à la cause douteuse de Jeff Fillion, l'ADQ a connu une performance pitoyable dans six élections complémentaires.
Bien sûr, tout est possible en politique. Pourquoi pas un sursaut de l'ADQ, à partir de sa base dans la région de Québec? Dans le cadre d'élections qui porteront essentiellement sur la question nationale, programme du PQ oblige, il est peu probable qu'un tel rebondissement se produise. Les adéquistes doivent avoir le réalisme de se demander où leurs énergies seraient mieux dépensées pour faire avancer leurs idées et le Québec. Deux voies s'ouvrent à eux. Nous avons déjà mis de l'avant dans cette colonne l'idée d'une fusion avec le PLQ. Cette avenue mérite plus que jamais d'être explorée. Parlant du Bloc québécois, Mario Dumont dénonçait ce " parti dénué de l'ambition légitime de gouverner "; M. Dumont, lui, est-il intéressé à participer à la gouverne du Québec ou préfère-t-il limiter sa contribution historique à quelques bons " clips " pour les bulletins de nouvelles?
Mario Dumont demeure un politicien exceptionnellement doué.
Contre vents et marées, les militants adéquistes font preuve d'une belle énergie. Et tout cela serait gaspillé au nom d'un idéalisme qui ressemble de plus en plus à du fantasme? Il semble bien que oui, car tout indique que l'ADQ choisira la seconde voie, celle de l'entêtement. Mario Dumont refusera toutes les offres, toutes les mains tendues. Et lors des prochaines élections, il mènera fièrement ses troupes... à l'abattoir.

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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