Malgré lui

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Harper ne convainc pas André Pratte

À deux occasions au cours du dernier mois, le premier ministre fédéral, Stephen Harper, s'est attribué le mérite de l'essoufflement du mouvement indépendantiste au Québec. «Pendant ma période comme premier ministre, l'appui à la souveraineté du Québec a baissé graduellement et continuellement, a dit M. Harper en entrevue à Radio-Canada. Notre façon de gérer la fédération est meilleure pour les Québécois que les autres.»
Il se peut que le chef conservateur tienne de tels propos à des fins purement tactiques, à l'intention de l'électorat du Canada anglais. Mais si M. Harper croit vraiment ce qu'il dit, c'est qu'il est très mal informé sur la conjoncture politique au Québec. Ce n'est pas grâce à lui que les appuis à la séparation se sont effrités; c'est malgré lui.
Il est vrai que ce gouvernement a pris des décisions favorables à la province. Pensons à la reconnaissance de la nation québécoise et au règlement du déséquilibre fiscal. Il est vrai aussi que les conservateurs ont moins tendance que les libéraux à s'immiscer dans les champs de compétence des provinces (sauf l'immense exception des valeurs mobilières).
Ce n'est pas la politique fédérale-provinciale des conservateurs qui déplaît à la plupart des Québécois, mais leurs politiques nationales. En matière d'environnement, d'affaires étrangères et de justice, entre autres, le gouvernement Harper navigue à des années-lumière de l'opinion prédominante au Québec.
Ces politiques de droite dure ont fourni aux indépendantistes une arme supplémentaire: l'indépendance permettrait aux Québécois de se gouverner suivant leurs valeurs plutôt que de se voir imposer celles du reste du Canada. Les Québécois n'ont pas mordu et ont continué à s'éloigner du projet souverainiste. Pourquoi? Diverses hypothèses ont été proposées. Une chose est sûre, ni les conservateurs ni les autres formations fédéralistes ne peuvent prétendre avoir significativement contribué à cette évolution.
Prenant la parole jeudi dernier à Calgary, le premier ministre a soutenu que son gouvernement est resté fidèle aux principes défendus par George-Étienne Cartier (1814-1873). Celui-ci, a dit M. Harper, «sachant comment les Canadiens francophones et anglophones pouvaient travailler ensemble, fut tout aussi important pour la Confédération que John A. Macdonald».
Nous ne savons pas ce que le grand chef canadien-français penserait des politiques de M. Harper. Cependant, il est certain que Cartier faisait entendre la voix du Québec beaucoup plus fort au cabinet que le ne fait aujourd'hui la faible représentation québécoise dans le gouvernement Harper.
D'ailleurs, les Québécois sont de moins en moins présents et influents dans la capitale fédérale. Le gouvernement conservateur est en partie responsable de cet inquiétant phénomène, bien plus que du déclin du mouvement souverainiste.

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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