La Langue de chez nous

paroles et musique Yves Duteil

Chronique de Marie-Hélène Morot-Sir

C'est une langue belle avec des mots superbes,

Qui porte son histoire à travers ses accents,

Et du Mont Saint Michel jusqu'à la contrescarpe,

En écoutant parler les gens de ce pays,

On dirait que le vent s'est pris dans une harpe

et qu'il en a gardé toutes les harmonies.
Les voix ressemblent aux cours des fleuves et des rivières,

Elles répondent aux méandres, au vent dans les roseaux

Parfois même aux torrents qui charrient des tonnerres,

En polissant les pierres sur les bords des ruisseaux,
C'est une langue belle à l'autre bout du monde,

Une bulle de France au Nord d'un continent,

Elle a jeté des ponts par-dessus l'Atlantique,

Elle a quitté son nid pour un autre terroir

Et comme une hirondelle au printemps des musiques,

Elle revient nous chanter ses peines et ses espoirs,
Nous dire que là-bas dans ce pays de neige,

Elle a fait face aux vents qui soufflent de partout,

Pour imposer ses mots jusque dans les collèges,

Et qu'on y parle encore la langue de chez nous.
C'est une langue belle à qui sait la défendre,

Elle offre des trésors de richesse infinie,

les mots qui nous manquaient pour pouvoir nous comprendre

Et la force pour vivre en harmonie.
De l'île d'Orléans juqu'à la contrescarpe,

En écoutant chanter les gens de ce pays,

On dirait que le vent s'est pris dans une harpe,

Et qu'il a composé toute une symphonie.

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Marie-Hélène Morot-Sir151 articles

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Auteur de livres historiques : 1608-2008 Quatre cents hivers, autant d’étés ; Le lys, la rose et la feuille d’érable ; Au cœur de la Nouvelle France - tome I - De Champlain à la grand paix de Montréal ; Au cœur de la Nouvelle France - tome II - Des bords du Saint Laurent au golfe du Mexique ; Au cœur de la Nouvelle France - tome III - Les Amérindiens, ce peuple libre autrefois, qu'est-il devenu? ; Le Canada de A à Z au temps de la Nouvelle France ; De lettres en lettres, année 1912 ; De lettres en lettres, année 1925 ; Un vent étranger souffla sur le Nistakinan août 2018. "Les Femmes à l'ombre del'Histoire" janvier 2020   lien vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=evnVbdtlyYA

 

 

 





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7 commentaires

  • Marie-Hélène Morot-Sir Répondre

    30 octobre 2009

    Merci de nous faire connaître ce magnifique poème de Bernard Dimey, c'est en effet une très belle caricature, qui doit nous faire prendre conscience, bien sûr des dérives, mais le propre d'une caricature est toujours dans l'exagération. afin de souligner tel problème ou tel caractère particulier. .
    Il est plus que certain, par rapport à ces anglicismes, que nous pouvons observer plusieurs tendances .
    Celle de certains locuteurs qui y ont recours démontrant peut-être par là, la pauvreté de leur vocabulaire, sans doute est-il plus facile pour eux d'employer "challenge" que d'utiliser " défi" ?.
    Ceux aussi qui se laissent aller à une certaine mode en vogue selon les années...
    Pourtant il est à constater que certains mots ont fait un petit tour puis se sont démodés au point d'être chassés définitivement ainsi "smart" ne se dit plus du tout ou encore "teenagers" les Français ont préféré inventer le mot "ado" en coupant "adolescent", par exemple .. Le mouvement de la mode est tel, qu'il balaye tel mot ou tel autre du discours quotidien, naguère à la mode du jour..Certains autres sont carrément digérés et s'écrivent avc l'orthographe française tel "partner" est devenu "partenaire" ou "packetboat" devenu "paquebot"
    Certains domaines de l"économie par exemple, regorgent d'anglicismes principalement l'informatique, avec tout ce vocabulaire anglo américain, mais le mot "computer" a définitivement été éradiqué, remplacé par le mot "ordinateur" beaucoup plus précis, il est facile d'observer que les influences linguistiques ne sont pas qu'anglo saxonnes, dans le monde de la musique nous voyons une grande domination de mots italiens, les plantes plutôt les mots latins, et nous pouvons parfaitement détailler ainsi les unes aprés les autres les influences particulières de très nombreux pays ,qui de cette façon nous apportent à tous par leurs mots colorés, des senteurs de pays exotiques ..
    La plupart des mots anglais que nous retrouvons dans le langage sont très souvent d'anciens mots français qui ont été utilisés au départ en Angleterre, tel le simple "manage" venant de "ménager" Comme il a été raconté auparavant la langue française a dominé durant plus de trois cents ans sur la terre anglaise et a donc laissé pas mal de traces..
    Le mot informatique est un mot français,il vient de la Compagnie générale d'informatique depuis 1960 et il a donné le mot "informatic" anglais.
    Ainsi par la suite encore, toutes sortes de mots appartenant à la vie sentimentale et affective ont traversé la Manche au cours du 17ème siècle, et ils sont si déformés que quelquefois ils sont à peine reconnaissables pour une oreille française, parce qu'ils différent par la prononciation, et cette prononciation a bien entendu entraîné un changement orthographique , tels : adorable, aversion, allégresse, chagrin, compliment, coquet, plaisir .. Et tant d'autres encore .. Ils ont pris un tel air anglais que nous n'arrivons pas à nous imaginer que leur origine est française tel ce mot de tennis. Il vient du mot "tenez" prononcé par les joueurs du jeu de paume qu'ils prononçaient pour ouvrir le jeu.
    Un dernier mot pour le plaisir : gentleman vient de gentil .

  • Gaston Boivin Répondre

    30 octobre 2009

    Une chanson qui nous remue! De beaux mots, des mots qui parlent au coeur! Et une musique en harmonie avec la douceur de notre langue! Des mots et une musique qui franchissent l'espace et le temps pour rejoinre dans un même lieu la France et la Nouvelle-France, leurs habitants et nos ancêtres communs! Une grande chanson! Un grand poète!

  • Archives de Vigile Répondre

    29 octobre 2009

    Voici un poème d'un grand poète français, écrit dans les années '80 je crois. Il parle des anglicismes chez eux, et d'un voyage qu'il a fait chez nous. C'est vrai qu'elle est belle, notre langue, quand elle n'est pas polluée d'expressions calquées sur l'anglais ou abatardie par un langage administratif ou commercial.
    Bernard Dimey
    LE FRANÇAIS
    Moi qui vis à Paris depuis plus de vingt ans,
    Qui suis né quelque part au coeur de la Champagne,
    Jusqu'à ces temps derniers je m'estimais content,
    Mais tout est bien fini, la panique me gagne.
    Quand je lève mes yeux sur les murs de ma ville,
    Moi qui n'ai jamais su plus de trois mots d'anglais,
    Je dois parler par gestes... et c'est bien difficile...
    Alors je viens chez vous retrouver le français.
    Mes amis pour un rien se font faire des check-up,
    Moi je me porte bien, j'en rigole de confiance,
    J'écoute des longs playings le soir sur mon pick-up;
    Des rockmens, des crooners, y en a pas mal en France.
    Et j'bouffe des mixed-up grills, des pommes chips à gogo,
    Alors que j'aim'rais tant manger des pommes de terre
    Avec des p'tits bouts d'foie et des p'tits bouts d'gigot,
    Mais pour ça c'est fini, il faudra bien s'y faire.
    On boit des lemon dry dans les snack-bars du coin,
    En plein coeur de Paris ça me fait mal au ventre,
    Et l'odeur des hot-dogs j'la sens v'nir de Si loin
    Que mon coeur se soulève aussitôt que j'y rentre.
    Et l'on fait du footing, du shopping, des plannings,
    De quoi décourager mêm' la reine d'Angleterre.
    Ma femme la s'main' dernière s'est fait faire un lifting,
    J'ai fait du happening pour passer ma colère.
    Mais ça peut plus durer, j'peux plus vivre comm' ça,
    J'aime le vieux langage que parlaient mes ancêtres.
    Je vous jure que chez nous il s'en va pas à pas
    Tant pis pour nos enfants, ils s'y feront peut-être,
    Mais moi je n'm'y fais pas, alors j'ai pris l'avion,
    J'ai salué Paris du haut de ma nacelle,
    Je suis venu chez vous chercher avec passion
    Au bord du Saint-Laurent ma langue maternelle.

  • Archives de Vigile Répondre

    29 octobre 2009

    Quelle est belle cette chanson surtout en ces temps troublés où la cour suprême du Canada vient tout juste de reléguer aux orties la langue française au Québec. Une autre attaque qui fait ressortir la collaboration de nos dirigeants avec ce pouvoir fédéral de nous faire disparaître. Quand je parle de nos dirigeants cela inclus aussi l'opposition qui n'a d'opposition que le nom. Le PQ est extraordinairement décevant, va-t-il un jour y avoir un changement de garde, c'est urgent.
    Quand un Yves Duteil apprécie notre langue en faisant une si belle chanson, nous ne pouvons que se mobiliser pour la défendre. N'y a-t-il pas quelque chose de dérangeant de voir un anglophone (M. Mulcair du NPD) prendre la défense de notre langue française au fédéral? Il y a quelqu'un qui ne fait pas son travail quelque part.
    Ivan Parent

  • Archives de Vigile Répondre

    29 octobre 2009

    Merci de ce rappel, chère Marie-Hélène. Elle nous a tellement touché(e)s cette chanson. Quelle poème!
    Merci!
    Nicole

  • Archives de Vigile Répondre

    29 octobre 2009

    J'aime bien:
    De l’île d’Orléans juqu’à la contrescarpe,
    En écoutant chanter les gens de ce pays,
    On dirait que le vent s’est pris dans une harpe,
    Et qu’il a composé toute une symphonie.
    La Contrescarpe, petit square entre la rue Monge et les arènes de Lutèce, Rive gauche de la Seine, ce n'est pas loin de la Place du Québec, en face du café de Flore. Dimanche 13 septembre, jour anniversaire du 250e de la prise de la Nouvelle-France par l'Angleterre (jour où nous devînmes colonie anglaise), nous avons lu, devant la fontaine-sculpture de Guillaume Daudelin, un texte de mon crû pour le Moulin à paroles Guérir du syndrome de Stockholm (voir sur Vigile: Ouhgo). Dès après cet épisode douloureux, sommes allés déjeuner au Café La Contrescarpe... bière fraîche sous un parasol qui portait bien son nom, filet de Saint-Pierre-pommes julienne, crème brûlée bien craquante, express allongé portant sa créma jusqu'au fond de la tasse...
    Quand les Anglais croient nous injurier en nous criant: Go back where you belong, in France... On pourrait facilement succomber.

  • Archives de Vigile Répondre

    29 octobre 2009

    Merci d'y avoir pensé Marie-Hélène, cette chanson est si belle ; et notre langue française d'Amérique aussi est belle lorsque non polluée par les médias et maladivement attaquée et détestée par tous nos red neck du Canada anglais.
    Et les juges de la Cour de Pise.
    André Vincent