L'oeuvre d'Hydro-Québec

Stratégie énergétique



Les Québécois ne s'émeuvent plus en prenant connaissance d'un nouveau projet hydroélectrique. L'annonce du début des travaux du complexe de la rivière Romaine cette semaine a été accueillie dans l'indifférence générale. Le même silence avait marqué le début de la dérivation de la rivière Rupert il y a deux ans. Pourtant, il s'agit de projets colossaux de génie, de construction et de science. L'exploitation des ressources hydrauliques reste l'une de nos belles réussites. Une réussite dont, curieusement, on ne s'enorgueillit qu'au passé.
La population est souvent critique à l'égard d'Hydro-Québec. La tarification, l'arrogance, la culture du secret, la lourdeur administrative font régulièrement l'objet de plaintes et de manchettes. Cette vigilance est de mise: le monopole de la production d'électricité ne confère pas le monopole de la vérité.

Cependant, il ne faut pas oublier qu'Hydro-Québec demeure une irremplaçable source de richesse et de compétences pour le Québec. Le projet de la Romaine en est le plus récent exemple.
Nous sommes ici au pays de Vigneault, de Natashquan et de la rivière Mingan. L'embouchure de la Romaine est située près de Havre-Saint-Pierre, quelque 225 kilomètres à l'est de Sept-Îles. Sur cette rivière longue de 289 kilomètres, Hydro-Québec va construire quatre barrages allant de 38 à 121 mètres de hauteur. Les quatre centrales cumuleront une puissance installée de 1550 millions de watts, l'équivalent de Manic 5.
Des écologistes ont dénoncé le projet, estimant qu'il détruira une des rares grandes rivières encore intactes de la province. Il ne fait pas de doute qu'à la fin des travaux, la Romaine ne sera plus du tout ce qu'elle est aujourd'hui. Sur l'essentiel de son parcours, elle sera transformée en quatre immenses lacs (les réservoirs), le plus grand faisant 140 kilomètres carrés.
Il reste qu'Hydro-Québec ne fait plus les choses comme au temps du complexe La Grande. On limite le plus possible l'envergure des zones inondées; des mesures sont prises pour amenuiser l'impact sur la faune, en particulier dans ce cas-ci le saumon et le caribou. La société d'État cherche aussi à s'entendre avec les communautés autochtones concernées. Les Innus de la Côte-Nord expriment encore de l'inquiétude et du mécontentement; des accords ont néanmoins été conclus avec la plupart d'entre elles. Ces accords prévoient des compensations financières de plusieurs millions et ouvrent des possibilités de formation et d'emploi, des occasions inespérées dans ces villages où le décrochage et le chômage sont endémiques.
Après 2015, le complexe La Romaine fournira environ la moitié de toute la production québécoise disponible pour des contrats d'exportation à long terme. Pour le gouvernement du Québec, cela signifie quelques centaines de millions de revenus additionnels chaque année. Dans la mesure où Hydro-Québec parvient à limiter le plus possible les impacts écologiques, et nous croyons qu'elle y parvient, le Québec peut-il se priver de ces ressources financières supplémentaires? La réponse est non.
En somme, avec le projet de la Romaine, Hydro-Québec poursuit son oeuvre de développement économique pour la province et de développement durable pour le nord-est du continent. Il y a lieu de s'en réjouir.

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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