Faut-il faire tomber les libéraux?

Tribune libre

Au premier réflexe, on serait tenté de demander la démission du gouvernement Charest tellement l'atmosphère est pourrie et nocive pour le Québec. Mais d'un autre côté, cet exercice est riche en enseignements sur les politiques libérales.
Premièrement, le gouvernement Charest gaspille les fonds publics. Le budget sert à maquiller cette réalité en lui donnant une apparence de rigueur budgétaire. Le gouvernement réduit les avantages que les contribuables moyens retirent des services publics et augmente en même temps les coûts de ces services. Ainsi, il dépouille les citoyens ordinaires au profit des amis du régime. Peut-on parler d'une politique au service de la population alors qu'il s'agit d'une arnaque contre les citoyens ordinaires.
Deuxièmement, les électeurs ont choisi ce gouvernement malgré son piètre bilan et les signes évidents qu'il mentait. Les électeurs ont préféré s'identifier à un candidat menteur et magouilleur plutôt qu'à une candidate intègre et compétente avec une feuille de route impressionnante à l'appui. Encore aujourd'hui, Mme Marois souffre d'un préjugé défavorable et souvent irrationnel. Est-ce que les électeurs préfèrent se faire endormir dans le confort de l'indifférence ou bien veulent-ils entendre un message plus exigeant qui appelle à se prendre en main? Veulent-ils défendre les services publics et en assumer un coût raisonnable? Veulent-ils corriger la situation ou se cherchent-ils un nouveau bouc émissaire?
Si c'est sous l'influence des médias inféodés au pouvoir que les électeurs ont commis l'erreur de choisir ce gouvernement, qu'ils cessent de consommer cette propagande. C'est comme la malbouffe, le danger croît avec l'usage. Il est temps que l'obéissance aux intérêts dominants cède la place à une saine démocratie.
Qu'en est-il du fédéralisme rentable des libéraux? Ce gouvernement ne peut même pas récupérer ce qui lui est dû malgré toutes ses bassesses. Il prétend défendre nos intérêts mais n'a aucun pouvoir de négociation avec les fédéraux.
En somme, il serait souhaitable de se débarrasser des libéraux pour limiter les dégâts. Mais il faut d'abord tirer quelques leçons de cette aventure. Est-ce que les électeurs veulent un gouvernement à leur service ou au service des amis du régime? Veulent-ils vraiment corriger la situation ou seulement trouver un bouc émissaire? Est-ce que l'obéissance ne devrait pas faire place à la démocratie? Et le Canada est-il encore viable pour le Québec?

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Michel Matte50 articles

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1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    20 avril 2010

    Votre analyse est intéressante M. Matte.
    Faut-il le déposer le plus tôt possible afin d'éviter la ruine du Québec ? Ce qui permettrait aux libéraux de passer à autre chose trop facilement. Et Charest jouerait à la victime. Ce serait leur faire trop d'honneur et leur permettre de se refaire une virginité à bon compte.
    Ou faut-il le garder et continuer de le harceler, de lui faire une guerre d'embuscades ? Lui faire subir le supplice de la goutte d'eau et le forcer ainsi à partir de lui-même dans la honte et le déshonneur. Et pourquoi pas le reconduire aux portes de notre Capitale avec des balais et des signes de trahison.
    Dans le moment, je serais plutôt partisane de la deuxième approche. Ainsi les fédéraux et les mercenaires québécois comprendraient que nous sommes bien décidés... Cependant, il nous faudra continuer le harcèlement jusqu'à plus soif. J'espère que les oppositions ont de la matière pour soutenir ce long siège et qu'ils nous donneront de la matière.
    Ce combat est celui de tous les Québécois.