L'aventurière

«Mon pays, c'est le Québec, dit la député sortante de Saint-Hyacinthe-Bagot. On est tous québécois. Et l'indépendance serait la meilleure chose qui pourrait nous arriver.»

Élection fédérale 2008 - le BQ en campagne




Pascal Faucher - Un an après l'élection partielle qui avait porté la bloquiste Éve-Mary Thaï Thi Lac au pouvoir, les électeurs d'Acton Vale, Upton, Roxton Falls, Saint-Pie et Saint-Dominique, entre autres, devront se choisir à nouveau un représentant à Ottawa, le 14 octobre. Portrait des cinq principaux candidats dans la circonscription de St-Hyacinthe-Bagot.
«Si tu n'es pas contente, retourne donc dans ton pays!» Ce genre de commentaire, la bloquiste Ève-Mary Thaï Thi Lac, d'origine vietnamienne et polynésienne, l'a souvent entendu. Et il ne fait que renforcer ses convictions souverainistes.

«Mon pays, c'est le Québec, dit la député sortante de Saint-Hyacinthe-Bagot. On est tous québécois. Et l'indépendance serait la meilleure chose qui pourrait nous arriver.»
Élue en septembre 2007 à la faveur d'une élection partielle - son ancien patron, le député Yvan Loubier, a tenté sans succès de se faire élire sur la scène provinciale - Mme Thaï Thi Lac dresse un bilan satisfaisant de son année à la Chambre des communes.
«Ça s'est bien passé, j'ai fait le tour des comités», dit la femme de 36 ans. Elle maintient que le Bloc québécois a toujours son utilité à Ottawa.
«Le Québec a une spécificité et nous sommes là pour la représenter. C'est nous qui le faisons le mieux. Avec 48 députés au Parlement, on peut dire qu'on représente bien le Québec.»
Les deux allégeances
Adoptée par une famille québécoise à l'âge de deux ans, Mme Thaï Thi Lac - son nom signifie «fille de l'aventurier de la liberté» - a grandi à Saint-Pie. Son père adoptif était souverainiste, sa mère, fédéraliste. Elle a ainsi côtoyé des gens des deux allégeances.
«C'est de rencontrer des gens fédéralistes qui m'a convaincue d'être souverainiste, dit-elle. J'ai entendu beaucoup de propos méprisants envers le Québec.»
Après des études en criminologie et en droit de l'immigration, elle s'implique à fond au Bloc québécois. Tour à tour attachée de presse, responsable des communications et agente de circonscription d'Yvan Loubier, elle devient son adjointe principale en 2003.
Ce qui ne l'empêche pas de faire en même temps de l'élevage porcin sur sa terre à Saint-Hyacinthe - «je suis une fille de la campagne, pas de la ville» - et d'être famille d'accueil pour des adolescents handicapés et des étudiants étrangers.
«J'ai beaucoup appris d'Yvan Loubier, dit Mme Thaï Thi Lac. Il m'a transmis l'intégrité, la simplicité et la combativité. Avec lui, la conciliation famille-travail, c'était une réalité.»
Ruralité
Porte-parole adjointe du Bloc en matière d'agriculture et d'agroalimentaire, elle considère que ces enjeux sont primordiaux pour sa circonscription, très rurale.
Elle promet aussi de se battre contre les fermetures d'usines - «j'ai rencontré les dirigeants de Beaulieu (à Acton Vale), mais c'est resté lettre morte» -, aider les petites entreprises et promouvoir le retour du Programme d'aide aux travailleurs âgés (PATA), qui permet de subventionner la retraite anticipée des travailleurs ayant accumulé le plus d'ancienneté.
«Le Bloc veut aussi aider les personnes âgées, dit Mme Thaï Thi Lac. C'est pourquoi on demande davantage de logements sociaux et l'augmentation de 100 $ par mois du supplément de revenu garanti.»
Elle insiste: le Bloc est toujours pertinent et «de toute façon, ce n'est pas à d'anciens bloquistes à décider si on doit continuer d'exister ou non. Ce sont les électeurs qui décident. Mon avenir est entre leurs mains».


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