Quarante-cinq ans plus tard...

L'avènement du Québec au rang d'un État souverain

Il nous appartient maintenant d'emboîter le pas avec ces jeunes!

Tribune libre

Une réflexion de Charles De Gaulle parue en haut de la page d’accueil de la tribune libre de Vigile récemment m’a rappelé la phrase désormais légendaire du Président français prononcée avec pompes sur le balcon de l’Hôtel de Ville de Montréal le 24 juillet 1967 lors de sa visite officielle à l’occasion de l’Exposition universelle de Montréal… « Vive le Québec… libre! »
« Que le Québec soit libre c’est, en effet, ce dont il s’agit. Cela aboutira forcément, à mon avis, à l’avènement du Québec au rang d’un État souverain, maître de son existence nationale, comme le sont par le monde tant et tant d’autres peuples, tant et tant d’autres États, qui ne sont pas pourtant si valables, ni même si peuplés, que ne le serait celui-là. »
Près de 45 ans après les paroles percutantes de De Gaulle, nous attendons toujours « l’avènement du Québec au rang d’un État souverain, maître de son existence nationale ». Toutefois, le printemps 2012 pourrait bien devenir le début d’une étape cruciale vers cet avènement.
Et, par un concours de circonstances providentiel, cette marche vers notre libération est menée par une jeunesse vigoureuse, animée du feu d’une justice sociale qui n’a d’égale que sa conviction dans le nécessaire affranchissement d’un néo-libéralisme avilissant.
Le débat auquel ces jeunes nous invitent outrepassent largement la simple hausse des droits de scolarité décrétée par le gouvernement Charest qui se retrouve carrément dépassé par les événements, déséquilibré par l’ampleur de la mobilisation suscitée par la force de frappe du mouvement étudiant.
À mon sens, les règles du jeu changent petit à petit…fini le temps de la servile soumission aux arguments purement mercantiles de ces dirigeants carriéristes à courte vue, aveuglés par une basse partisanerie.
Arrive maintenant un temps nouveau…un temps où la loi de la justice sociale retrouve ses lettres de créances par la voix de ces jeunes qui manifestent ouvertement leur ras-le-bol de ces discours mesquins prononcés par des politiciens tout aussi mesquins.
La voie de la libération est maintenant ouverte…une véritable révolution sociale est amorcée…une réflexion sérieuse sur le politique autrement s’impose…il nous appartient maintenant d’emboîter le pas avec ces jeunes qui viennent d’enclencher « l’avènement du Québec au rang d’un État souverain »!
Henri Marineau
Québec

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Henri Marineau2093 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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2 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    10 avril 2012

    Place Émilie-Gamelin hier, le crachin ne parvenait pas à assombrir l'atmosphère positive que la jeunesse diffusait à tous les âges présents.
    Au micro de David Gentile, j'ai eu la chance de proclamer ILLÉGITIME le gouvernement Charest, dénoncer son retard à démissionner. Le journaliste a retenu mon "nous autres, on a avorté la révolution tranquille parce qu'on nous a fait peur; eux, les jeunes, ils n'ont PLUS PEUR... ils vont y aller!"
    N'a pas retenu pour les ondes cette motto: "Kébec pas les moyens de voler de ses propres ailes? La question est à l'inverse: Kébec n'a plus les moyens de sortir avec ce faux ami Kénada, qui a toujours les mains dans nos ressources naturelles."

  • Stefan Allinger Répondre

    10 avril 2012

    Oui M. Marineau,
    Ce mouvement est un pas de géant vers quelque chose comme un grand peuple.
    Je ne sais pas si vous avez écoutez TLMP dimanche mais les propos de M. Ziegler concernant le coût des études étaient superbes. Il a rappelé que tarifer les études est une idée débile provenant des États-Unis et que partout en Europe on comprend l'importance de la gratuité ou presque.
    Ça fait du bien d'entendre quelqu'un de l'extérieur du Québec qui apporte une vision nouvelle comme ça a fait du bien au Québec d'entendre le Général De Gaulle osez dire: «Vive le Québec Libre», à la face du monde entier.
    Stefan Allinger